Transmission des savoirs par le Tour de France
Dans son principe, le Compagnonnage est présent en France et en Europe, depuis huit siècles au moins. C’est le prolongement d’une méthode d’enseignement technique et philosophique, qui remonte aux origines des métiers. Aujourd’hui, le compagnonnage, proprement dit, se fait rare. Les formation dispensées par les différentes Fédérations compagnonniques de France sont les mêmes qu’ailleurs et sont fondées sur les référentiels de l’Education nationale. Les apprentis, issus des centres de formation des Compagnons du Tour de France, ont pourtant bonne réputation sur le marché du travail. « Les stagiaires nous ont rarement choisis par hasard et savent généralement ce qu’ils veulent faire. De plus, notre éthique compagnonnique fait notre force et nous garantit, sans doute, une plus grande autorité sur les apprentis et les stagiaires » explique Moktar Sabri, compagnon-formateur en maçonnerie, carrelage, coffrage et échafaudage. De 16 à 25 ans, les jeunes formés ici s’engagent généralement vers une formation longue : deux ans de CAP (certificat d’aptitude professionnelle), le cas échéant une mention complémentaire d’un an, et deux ans de plus pour le BP (brevet professionnel).
La formation “Carrelage” en danger !
Comme dans les autres CFA, seule la chape traditionnelle à base de ciment est abordée, au travers des formations “Maçonnerie” et “Carrelage”. « En théorie, j’évoque les autres types de chapes, comme celles industrielles, les réalisations sur planchers chauffants et sur planchers rayonnants électriques. J’aborde aussi brièvement l’existence et les atouts des chapes de chaux, mais nous n’enseignons pas les techniques et méthodes s’y référant », précise Moktar Sabri. Après la théorie, l’enseignement des dosages précis destinés à faire le mortier dans les règles de l’art, place à la pratique. L’atelier de 450 m2 offre 22 postes de 10 m2 environ. « L’objectif ici est d’acquérir le geste, c’est-à-dire fabriquer et tirer une chape. C’est en entreprise que l’apprenti découvrira les autres pratiques et qu’il lui sera demandé d’ajouter tel ou tel adjuvant pour répondre au besoin précis d’un chantier ».