Une bataille de centimètre
La RT 2012 impose une performance globale. Les bureaux d’études prévoient une résistance thermique du plancher bas comprise entre 2,5 et 3 m2.K/W. Une performance, qui correspond à celle définie par la réglementation, élément par élément, qui impose aux planchers bas en rénovation, un R supérieur ou égal à 2,7 m2.K/W.
En neuf comme en rénovation lourde, les hauteurs sous plafonds et donc les réservations pour l’isolation thermique sont prédéfinies. Une fois que la résistance thermique du plancher bas est annoncée par le bureau d’études thermiques, le choix de l’isolant devient une simple question d’épaisseur. A ce jeu, le polyuréthane remporte la bataille de la performance à épaisseur équivalente. Les panneaux détiennent, aujourd’hui, le gros du marché. « En sol, notre grosse cavalerie est de l’ordre de 60 mm, car avec son R de 2,7 m2.K/W, il permet de respecter, avec un minimum d’épaisseur, l’ensemble des réglementations, en neuf comme en rénovation », explique Yves Pélissier, secrétaire général du SNPU (Syndicat national des polyuréthanes). Pourtant plus cher que ses homologues, le polyuréthane a donc su tirer son épingle du jeu. Et multiplie les astuces pour simplifier la mise en œuvre des différents corps d’état : un quadrillage pour aider les chauffagistes à poser leurs tuyaux, des panneaux rainurés bouvetés pour éviter la mise en œuvre de polyane et surtout pour limiter les ponts thermiques, en supprimant les jours entre les panneaux.
Polystyrène économique
Viennent ensuite les polystyrènes expansés ou extrudés, qui détiennent toujours des parts de marché en raison de leur coût plus faible. « Le critère économique reste tout de même très important, notamment dans les bâtiments collectifs, et les solutions en polystyrène restent largement plébiscitées », précise Gérard Persuy, chef de marché national étanchéité chez Knauf. Tout d’abord, l’extrudé, qui, à l’instar des panneaux de polyuréthane, se présente sous la forme de panneaux rainurés bouvetés pour simplifier et sécuriser la mise en œuvre. « Avec ce système, les entreprises pourraient s’affranchir du polyane. En pratique pourtant, celles qui utilisent les trois types d’isolants mettent toujours le film pour éviter les différences de mise en œuvre. Sinon, il est d’usage de scotcher au moins les joints par sécurité », poursuit Gérard Persuy. Produit de stock, en raison de sa polyvalence (convient sous chape, sous dallage, en isolation de mur…), il se trouve sans problème dans les négoces. Le polystyrène expansé aura pour lui l’avantage du coût (solution la plus économique), mais n’est pas un produit de stock et la pose à bords droits entraîne un plus grand risque de points durs, et donc de ponts thermiques.