CPT chapes anhydrite
Dès 2013, les recommandations “Rage” établissent une sorte de jonction entre le DTU 26.2 et le DTU 51.3, avec l’intérêt particulier de prendre en compte “des planchers monoblocs en bois lamellé-croisé titulaires d’un Avis technique ou d’un Document technique d’évaluation”. On avance donc d’un pas côté support et bientôt, l’AQC va éditer un “Calepin de chantier” très utile, qui va transposer les textes dans un langage visuel plus accessible.
En 2015, on note une nouvelle avancée avec le Cahier des prescriptions techniques d’exécution (CPT) 3578_V3 – Janvier 2015 sur les chapes fluides à base de sulfate de calcium. La partie 4.2 traite en détail du support bois, avec quelques indications pratiques concrètes : “Les dimensions du plancher (épaisseur des panneaux en fonction de l’entraxe des supports) doivent prendre en compte la surcharge due à la chape et au revêtement, soit environ 20 kg/m² par cm d’épaisseur de la chape. […] Pour les planchers existants, le maître d’œuvre, ou à défaut l’entreprise de pose de la chape, s’assurera qu’ils présentent une flexibilité, ne dépassant pas le 1/400e de la portée”.
Le CPT reprend en gros l’approche des recommandations “Rage”, mais relève le cas spécifique du plancher sur lambourde en pose flottante, non aéré en sous-face et pour lequel il faut donc ménager une circulation d’air. Le CPT renvoie pour le coup au paragraphe E2.4 du CPT – Exécution des enduits de sol intérieurs pour la pose de revêtements de sol – Rénovation – e-Cahiers du CSTB 3635_V2 de 2012 et précise que : “Le principe est de ménager un espace à la périphérie du plancher ou de percer des orifices régulièrement repartis. Ces vides sont surmontés par des éléments adaptés, disposés en bande en pied de mur (plinthes bois rainurées verticalement ou plinthes aérées), qui servent de coffrage perdu à la mise en œuvre de la chape ou dalle, et qui comportent des entrées et sorties de circulations d’air. Le CPT insiste aussi sur le fait que “de telles dispositions ont une incidence sur les performances de la paroi (acoustique, protection incendie…) qu’il faut prendre en compte”.
Au gré des Avis techniques …
En mai 2016, le CPT sur les chapes fluides à base ciment se montre moins explicite et plus restrictif. En effet, “Seuls sont visés les supports bois ou en panneaux dérivés du bois, aérés en sous-face et séparant au sein du même bâtiment des pièces chauffées aux mêmes périodes”. Le plancher sur lambourde est exclu du champ d’application du CPT. De fait, un doute semble poindre quant à la validité technique de solutions, qui préconisent d’enfermer le plancher en bois entre deux pare-vapeur. On peut donc imaginer que le dispositif à suivre pour la réalisation, par exemple, d’un plancher sur lambourde, support de chape fluide ciment, sur local à chauffage intermittent, sera spécifié dans l’Avis technique, qui s’y rapporte, mais ce n’est pas systématiquement le cas.
Dans les Avis techniques relatifs à la chape, la question du support bois n’est pas abordée de la même façon et au même endroit, il faut chercher au coup par coup. Si l’on prend l’exemple de la Mobicem, chape fluide à base ciment de Cemexa, dont l’Avis technique a été publié le 14 septembre 2017, il n’y a pas d’autres précisions en matière de support bois que le renvoi au CPT de référence. Mais cela ne veut pas dire que les Avis techniques ne réservent pas des surprises. Ainsi, on trouve depuis fin 2016 l’Avis technique spécifique à l’application sur plancher bois pour Isolat BMS, une isolation thermique sous chape en polyuréthane projeté in situ. Ce dernier se réfère à des simulations dynamiques Wufi (modélisation numérique des transferts d’humidité dans les parois), qui font apparaître que dans le cas de cette isolation thermique, d’une part, l’interposition d’un film polyéthylène habituellement placé entre l’isolant et la chape n’est pas nécessaire. Et que d’autre part, dans le cas d’un vide sanitaire bien ventilé (au sens du DTU 51.3), la teneur en eau massique dans le plancher en bois varie entre 14 % et 18 %, ce qui permet de respecter les recommandations de l’Institut technologique FCBA 1 (cf § B du Dossier technique) vis-à-vis du risque de développement de champignons lignivores”.