L’e-Cahier 3774_V3 introduit une nouvelle classe de chape fluide : CT-C16-F3. [©Cemfluid]
L’e-Cahier n° 3774 du CSTB constitue le Cahier des prescriptions techniques d’exécution des chapes fluides à base de ciment Portland. C’est-à-dire aux chapes destinées aux locaux intérieurs classés au plus U4 P4 E3 C2. Cet e-Cahier évolue avec la sortie de sa version V3. Bureau Veritas Construction en détaille l’ensemble des changements.
Nouvelle règle d’exécution ?
Avec la mise à jour de l’e-Cahier 3774, le référentiel de conception et de réalisation des chapes fluides à base de ciment Portland évolue. Dans le nouveau Cahier des prescriptions techniques d’exécution (CPT), ont été ajoutés :
• Une nouvelle classe de chape fluide (CT-C16-F3) ;
• De nouvelles prescriptions lorsqu’elles sont créées sur un support en bois ;
• Un changement du principe de fractionnement ;
• La pose sur un ancien revêtement conservé.
Les procédés de chape fluide à base de ciment relèvent de la procédure de l’Avis technique. La version consolidée V3 du CPT annule et remplace la précédente, V2, de novembre 2016. Son domaine d’emploi ne couvre que la France métropolitaine.
Pour quels utilisateurs ?
Les utilisateurs concernés par l’e-Cahier 3774_V3 sont les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les entreprises, les artisans et les chapistes.
Dans quel but ?
D’une façon générale, les chapes permettent de compléter le gros œuvre, en réalisant un ouvrage complémentaire non porteur. Les chapes fluides ciment ne sont pas destinées à rester apparentes. Elles doivent être recouvertes par un revêtement de sol sous 8 semaines, juste après leur ponçage. Il est possible de réaliser un plancher chauffant.
Le Document technique d’application (DTA) du procédé peut proposer d’autres dispositions. Comme par exemple : une autre nature du ciment principal ou, sur sol chauffant, des changements dans la réalisation des joints de fractionnement.
Quand a-t-il été publié ?
La version V3 de l’e-Cahier n° 3774 a été publiée le 18 mars 2019.
Quels sont les changements ?
Le précédent Cahier des prescriptions techniques d’exécution n’envisageait, uniquement, que la mise en œuvre des chapes fluides de classe minimum CT-C20-F4. Dans le nouveau document, la classe minimum CT-C16-F3 complète la classe CT-C20-F4, mais pour d’autres domaines d’emploi [Voir tableau plus bas].
Le cas des planchers en bois
En toutes situations, une étude de faisabilité doit être réaliséepar le maître d’œuvre. Cette étude, à transmettre au chapiste, comprend entre autres :
• Une estimation de la flèche du plancher ;
• Une vérification sur l’absence d’impacts liés à d’éventuels transferts de vapeur selon lesconditions d’usage du local.
Cette étude peut entraîner des précautions supplémentaires pour le coulage de la chape fluide.
Plancher en bois – Conception du local L’indice de poinçonnement du local est P3 au plus. La possibilité de réaliser une chape fluide dans un local avec siphon de sol est exclue. L’étude préalable du maître d’œuvre doit prendre en compte laprésence d’une salle de bains. Dans tous les cas, le bac à douche et/ou la baignoire sont installés après la pose du revêtement de sol.
Plancher en bois – Plancher chauffant
Le nouveau CPT permet de réaliser un plancher chauffant sur un support à base de bois,avec une chape fluide de classe minimale CT-C20-F4. Les conditions sont les suivantes :
• Le support est aéré en sous-face ;
• Les pièces dessus – dessous appartiennent au même logement ou à la même entreprise ;
• Les pièces dessus – dessous sont chauffées aux mêmes périodes, ce qui exclut le cas d’une pièce non chauffée par-dessous.
Pour en savoir plus
Le domaine d’emploi des chapes fluides du Cahier des prescriptions techniques d’exécution – e-Cahier 3774_V3 du CSTB – est détaillé dans le tableau ci-dessous :
1 – Pose désolidarisée
La tolérance de planéité des supports a été modifiée sous le réglet de 20 cm : elle a été augmentée de 2 mm à 3 mm. La planéité sous la règle de 2 m est identique : 10 mm au plus.
2 – Cas d’un ancien revêtement conservé
La pose d’une nouvelle chape fluide sur un ancien revêtementa été introduite dans le nouveaudocument. Les supports revêtus d’un ancien carrelage adhérent peuvent être conservés en locaux P4, sans changement de destination du local. S’ils sont non compressibles et non putrescibles, les autres anciens revêtements peuvent être conservés en locaux P3. La reconnaissance et la préparation de l’existant sont réalisées selon les CPT- Rénovation publiés parle CSTB.
3 – Le fractionnement de la chape fluide
Il peut être réalisé à l’aide de profilés insérés avant coulage. Le nouveau document indique que les joints peuvent être aussi créés dans un délai compris entre 24 het 48 h après lecoulage.
Planchers non chauffants – les changements
Auparavant, le fractionnement s’effectuait tous les 40 m2 avec une longueur < 8 m. Maintenant, le principe du fractionnement est :
• Cas général : surface homogène : ≤ 60 m2 avec une longueur < 10 m.
• Pour des procédés de chapes spécifiques : 80 m2 ou 100 m2 selon la valeur d’engagement du retrait de la chape indiquée dans le DTA [≤ 600 μm/m ou ≤400 μm/m]
• Couloirs de largeur ≤ 3 m : un joint tous les 5 m au plus.
Planchers chauffants
Les règles de fractionnement ont été renouvelées à l’identique, sauf dans le cas où le DTA du procédé mentionne une valeur particulière du retrait de la chape. Dans le cas où la valeur d’engagement est ≤ 400 μm/m, une surface chauffée non fractionnée peut atteindre 80 m2.
Textes de référence :
• Norme NF EN 13813 – Matériaux de chapes – Propriétés et exigences
• Notice sur le classement UPEC et Classement UPEC des locaux, e-Cahier 3782_V2 du CSTB, de juin 2018
Avec l’aimable autorisation du Bureau Veritas Construction