Article paru dans Chapes Annual 2024
Master Builders Solutions se lance sur le marché des chapes fluides…
Thibault Guédon :Oui, nous lançons deux chapes fluides sous certificat QB46 : une C16-F3 et une C20-F4. La gamme se nomme MasterSol SLS pour Self Leveling Screed ou chape auto-nivelante.
Christophe Landry :Cette gamme couvre le plus gros du volume du marché actuel des chapes fluides. Nous avions identifié des demandes de clients, c’est pourquoi nous avons développé ces deux solutions, afin de répondre aux besoins.
Justement, quelle est la genèse de l’aventure “chape fluide” pour vous ?
C.L. : Le passage des chapes fluides dans le domaine de la traditionnalité avec l’arrivée du QB46 a été une étape. Mais surtout des demandes de clients. En fait, nous sommes présents sur le marché des chapes fluides depuis longtemps avec notre offre d’adjuvantation. Nous sommes référencés dans les Avis techniques de nombreuses chapes des principaux producteurs du marché.
Lire aussi : Master Builders Solutions acquiert Adril Traders
Mais nous avions des demandes d’indépendants qui voulaient se lancer avec leurs propres chapes, sans avoir à porter la certification. Ils nous ont donc demandé si nous pouvions travailler ensemble. Nous n’avions jamais franchi le pas, même si nous avions les compétences en interne pour le faire. C’était là, la bonne occasion.
Au niveau du process, que proposez-vous à vos futurs clients ? Un liant, un prémix, de l’adjuvantation ?
T.G. : Notre savoir-faire est avant tout l’adjuvantation et c’est ce que nous allons continuer à faire. Nous partons des matériaux de nos clients. Ils ont leur ciment, leur sable, leur matière première. Nous sommes support de formulations, puisque nous portons le certificat QB46 du CSTB. De fait, nous garantissons les performances de la chape. Nous leur vendons donc l’adjuvantation, mais surtout le support et la formulation qui vont avec. Nous faisons les essais terrain, réalisons la qualification de la centrale, sommes présents sur les premiers chantiers. Surtout, nous sommes l’interlocuteur du CSTB, pour ce qui est du suivi de performance.
Quel type de clientèles visez-vous ?
T.G. : Nous visons tous les acteurs qui sont intéressés de se lancer dans les chapes. Ainsi, nous avons déjà des clients BPE en adjuvantation qui sont susceptibles de se lancer dans les chapes fluides avec nous. D’autant qu’ils ont déjà les stockages pour les adjuvants nécessaires pour la chape. Si besoin, nous pouvons adapter leur adjuvantation BPE en fonction de ce dont ils ont besoin pour la chape. C’est du sur mesure intégral.
C.L. : Notre première ambition est de répondre aux demandes que nous avons reçues. Ensuite, en termes commerciaux, nous allons viser les acteurs indépendants. Sans pour autant délaisser nos clients producteurs de chapes qui utilisent nos adjuvants.
Mais au final, n’arrivez-vous pas trop tard sur un marché déjà plutôt bien fourni ?
C.L : Des clients sont venus nous voir d’eux-mêmes avec le besoin d’obtenir une réponse technique. C’est un bon indice. Le marché des chapes fluides est dynamique et grandit en prenant des parts de marché à la chape traditionnelle, qui garde encore de beaux volumes. Donc, nous estimons que ce marché n’est pas saturé.
A partir de quand vos chapes seront-elles disponibles ? Est-ce un lancement national ?
T.G. : Nous sommes en cours de qualification au CSTB, avec pour objectif d’obtenir le certificat QB46 d’ici la fin d’année 2024. Nous pensons être 100 % opérationnels pour la nouvelle année. Et ce sera effectivement un lancement national. Pour le moment, nous nous concentrons sur quelques partenaires, afin de stabiliser le process, assurer la certification… Cette offre “chapes” sera aussi un plus pour notre réseau commercial expérimenté déjà en place pour le BPE, qui ajoutera une nouvelle corde à notre arc.
C.L. : Même s’ils ont déjà le savoir-faire “chape”, puisqu’ils vendent déjà des adjuvants pour des gros producteurs. Toutefois, des recrutements sont prévus au niveau de notre laboratoire pour mettre en place une équipe dédiée aux chapes fluides.
Pour le moment, vous avez deux chapes dans la gamme. On peut supposer qu’il y aura une montée en puissance au fil du temps ?
T.G. : Ces deux chapes constituent le cœur de l’activité du marché des chapes fluides en France. Nous nous appuyons sur notre savoir-faire et nos services pour répondre aux besoins de nos clients. Dans le courant de l’année 2025, nous comptons déployer, via des Avis techniques, nos solutions et technologies pour obtenir des caractéristiques complémentaires. Par exemple, nous avons déjà des produits pour un retrait plus faible, une absence de ponçage ou de cure…
Techniquement, vos chapes présentent-elles des caractéristiques spécifiques ?
T.G. : Oui ! Nous avons travaillé sur le retrait à 28 j que nous limitons à 600 µm. Ce qui nous permet de proposer nos chapes avec des limites de fractionnement plus élevées. C’est-à-dire 80 m2hors plancher chauffant et 40 m2avec.
C.L. : Nous avons aussi une synergie avec nos savoir-faire en matière de fibres macro-synthétiques. Nous proposons donc des versions de nos chapes avec fibres MasterFiber 246. Et certaines, sans fibres.
Vous travaillez aussi sur une réduction de l’empreinte carbone ?
C.L. : Bien entendu. Nous accompagnerons les chapes fluides bas carbone, comme nous le faisons pour le BPE. Cela dépendra de l’adoption des CEM II/ B ou d’autres ciments à faible taux de clinker, par les producteurs. Nous sommes en capacité de les soutenir dans cette transition.
In fine, quelle est votre ambition sur le marché des chapes fluides ?
C.L : Lorsque l’on investit autant de temps et de moyens financiers dans un développement, on en attend un retour. Je pense que nous devons avoir auprès des indépendants de la chape fluide une place comparable à celle que nous avons auprès des indépendants du BPE. C’est-à-dire être dans le Top 3 des fournisseurs sur ce segment !
Propos recueillis par Yann Butillion.