Tous les sportifs le savent, les compétitions comme les entrainements commencent toujours par le même rituel, l’échauffement. L’idée est simple, avant de fournir un effort physique important, il faut préparer les muscles avec des assouplissements et des mouvements répétitifs. Le but étant d’éviter les blessures musculaires, suite aux efforts trop importants à froid.
Cette activité est de plus en plus plébiscitée dans les équipes du BTP. Les travaux du bâtiment étant eux aussi physiques, il parait assez logique de se préparer à l’effort. Prendre 10 minutes le matin est tout à fait conseillé. Mais comme toujours, il faut s’organiser, ne pas faire n’importe quoi et ne pas espérer révolutionner chaque poste de travail. Alors, s’échauffer avant de travailler est-il nécessaire ou est-ce une pratique un peu trop conceptuelle ?
L’échauffement, pour quoi faire ?
Chapes-info n’est pas la premier à se poser la question. L’OPPBTP s’est assez tôt emparé du problème, en lançant une étude de la mise en place de ce type de séances, et de leur impact. Rédigée par Nicolas Froment, avec la collaboration de Pascal Girardot, elle a été réalisée entre 2017 et 2019. Dans les entreprises interrogées, l’étude note un sentiment de bien-être général amélioré, l’échauffement permettant un tampon entre le réveil, le transport et le début du travail.
Côté accidents de travail, l’échauffement permet de réduire significativement les accidents de la première heure, les compagnons étant plus vigilants. Bien entendu, sur ce point, l’échauffement ne peut-être le seul élément impactant, la préparation du chantier restant essentielle. Enfin, les équipes pratiquant l’échauffement se signalent comme plus unies, les liens sociaux étant resserrés par la pratique d’une activité en commun. La présence de l’ensemble des intervenants, quel que soit leur niveau hiérarchique étant un gros plus.
Il y a cependant aussi des points négatifs. Principalement, l’écart générationnel. Sans tomber dans les clichés, les collaborateurs les plus jeunes ayant plus de facilités à appliquer les mouvements, les plus anciens peuvent se sentir exclus. Il faut alors s’adapter aux conditions physiques de chacun. Environ 80% des collaborateurs participent spontanément à l’activité. Dans les 20% restants, environ 5% ne changeront pas d’avis. Les autres peuvent être convaincus par une explication des bénéfices et une approche proportionnelle de l’activité physique. Enfin, à noter que si les accidents de première heure sont réduits, l’impact de l’échauffement sur les TMS n’est pas prouvé ou reste du moins limité.
Si l’on se lance, comment procéder ?
La première précaution à prendre est de repérer les gestes et les positions de chaque poste de travail qui peuvent apporter des troubles. Le contenu de l’échauffement sera alors adapté. L’étape suivante est d’élaborer le contenu de l’échauffement. Deux façons de faire généralement. Soit faire appel à un prestataire spécialisé qui saura conseiller, élaborer et mettre en place l’échauffement. C’est une prestation qui peut apporter un coût supplémentaire, pas toujours facile à intégrer à un budget. Autre solution, choisir le développement interne. Soit en formant un collaborateur, soit en élaborant un programme adapté avec un médecin du travail.
Dans tous les cas, l’étape suivante est sans doute la plus importante pour la réussite du projet : il faut communiquer. L’échauffement et les activités sportives n’étant pas naturellement associés au lieu de travail, il faut expliquer aux collaborateurs le bien-fondé de la démarche, son déroulement et les bénéfices à en tirer. Il faut surtout préciser que ce n’est pas un critère de sélection, que les moins doués ne seront pas sanctionnés ou « mis au placard ». Pour rendre l’exercice efficace, il est conseillé d’y consacrer dix minutes par jour.
Un programme déjà prêt
Comme nous l’avons vu, il est important que l’échauffement soit en adéquation avec les activités physiques des collaborateurs. Mais les gestes des chapistes font appel à pratiquement tous les groupes musculaires, sans que les charges à porter ne soient trop lourdes. Votre serviteur est par ailleurs coach d’athlétisme et formé à la préparation physique générale. Nous pouvons donc vous proposer une séance d’échauffement type, à adapter éventuellement à vos besoins.
La séance d’échauffement Chapes-Info dure donc 10 minutes et se découpe ainsi :
- Commençons par la tête. Faites des mouvements de droite à gauche le menton allant chercher les épaules. Puis, des mouvements de haut en bas. Avant de faire des rondes avec la tête, dans un sens, puis dans l’autre.
- Suivent les épaules et les bras. Posez d’abord vos mains sur vos épaules, ensuite, décrivez des cercles avec vos coudes. D’abord des petits cercles, puis élargissez ceux-ci. Répétez le geste dans le sens inverse.
Puis tendez un bras. Une main a la paume tournée vers le haut. L’autre main vient attraper les doigts. Le bras doit légèrement tirer. Répétez le geste avec l’autre bras.
Par la suite, les mains jointes, effectuez des rotations des poignets.
Enfin, les bras tendus, ouvrez et fermez vos mains, afin d’étirer vos doigts.
- Pour échauffer bassin et dos :debout, les jambes légèrement écartées, avec les mains sur les hanches, faites des cercles avec le bassin, comme si vous faisiez tourner un cerceau.
- Ultime étape, les jambes. Commençons par les plier légèrement, les pieds rapprochés et les mains sur les genoux. Fléchissez jusqu’à ressentir une légère tension dans les cuisses, puis, relevez-vous doucement.
Ensuite, les mains toujours sur les genoux et les pieds fixes, effectuez des rotations de genoux. Dans un sens, puis, dans l’autre.
Pour terminer, avec un pied à plat sur le sol, et l’autre posé sur la pointe, exécutez des rotations au niveau de la cheville. Dans un sens puis, dans l’autre. Sur un pied puis, sur l’autre.
Chacun des mouvements doit être répété une dizaine de fois. Lentement et sans à-coups. Si la moindre douleur apparaît ou si un collaborateur éprouve des difficultés à réaliser le geste, consulter la médecine du travail peut-être une bonne solution. L’ensemble de la séance ne doit pas excéder les dix minutes.