Attention à la mise en chauffe !
Le DTU 65.14 est très précis quant à la mise en chauffe. Il définit clairement le planning d’exécution, les délais et les températures. Une mauvaise mise en chauffe peut être la cause de sinistralité. Cela concerne notamment les chapes fluides ciment pour lesquelles il faut impérativement respecter les préconisations de l’Avis technique. Les plombiers ont tendance à suivre le DTU et à faire des mises en chauffe très longues, qui peuvent faire fissurer ou tuiler la chape. « Chez nous, la mise en chauffe des chapes ciment peut avoir lieu dès le 7e jour après le coulage de la chape. On démarre avec une température de 5 °C au-dessus de la température de la pièce. Et le 2e jour et les jours suivants, on augmente la température pour palier de 10 °C jusqu’à avoir 20 °C dans la pièce, puis on redescend par palier. Au printemps ou en été, une mise en chauffe de trois jours suffit. Si le plombier part sur son cycle de mise en chauffe classique de deux semaines, des désordres peuvent apparaître », alerte Benjamin Dullin. La solution ? Une meilleure communication entre le chauffagiste et chapiste.
Vers des solutions sèches
En rénovation, le plancher chauffant gagne du terrain et les exigences de mise en œuvre peuvent alors changer. Car ce qui prime alors, ce sont les faibles épaisseurs des solutions employées. Les fabricants de planchers chauffants à eau chaude se sont rapprochés des acteurs de la chape sèche. Ainsi, Rehau possède un Avis technique commun avec Fermacell sur le système Dalsec. Même son de cloche du côté de Roth France, qui met au point des systèmes hyper réactifs avec la disparition du béton d’enrobage. Le système Panel 11 Pose Directe de Roth France permet de s’affranchir de la chape, en collant le revêtement sur le système, pour un chantier avec de fortes contraintes de hauteur et exigeant un temps de mise en œuvre réduit.
Aujourd’hui, les systèmes adaptés à la rénovation sont encore peu connus et représentent entre 5 et 8 % du volume global, avec des progressions significative. Même si le coût reste pour l’heure plus élevé que les mises en œuvre traditionnelles, ces solutions intéressent aussi la construction neuve, car en fonction de leur zone climatique, certains constructeurs ou particuliers cherchent des solutions à moindre inertie et se tournent vers des solution plus fines.
Au niveau du plancher chauffant, les systèmes évoluent, les normes aussi. La prochaine révision du DTU 65.14 devrait avoir lieu cette année.
Aurélie Cheyssial