L’année 2019 marque les 500 ans du début de la construction du château de Chambord, en Pays de la Loire. Dès 2014, des travaux importants sont engagés dans le cadre de festivités programmées tout au long de cette année d’anniversaire, dont la restauration des communs d’Orléans. Cette salle de 380 m2représente la plus grande surface non habitée du prestigieux château. Elle accueillera jusqu’à 400 personnes pour des concerts et des séminaires.
La modernité s’invite dans la discrétion
L’entreprise Lefèvre, acteur majeur de la restauration des monuments historiques, réalise la restauration de cet espace. C’est à cette entreprise, qui revient l’idée de mettre en œuvre un système de chauffage par le sol, avec l’ensemble des composants : isolation, chape… qui y sont liés. Consulté, Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des Monuments Historiques en charge du Domaine de Chambord, n’émet pas d’opposition particulière, d’autant que rien de cette technique, évidemment très éloignée des modes constructifs de l’époque, ne sera visible une fois les travaux terminés. C’est une entreprise de la région, Chapisolation, qui est retenue pour l’ensemble des travaux, y compris pour la mise en œuvre de la dalle béton.
Un sol resté à l’état naturel
Le sol d’origine est constitué de sable homogène dans sa constitution et suffisamment compacté. Sur ce support, l’entreprise coule une dalle en béton de 13 cm d’épaisseur, fibrée sur toute sa surface. Plusieurs réseaux électriques sont déroulés et fixés sur la dalle. L’ensemble est ensuite recouvert d’une isolation projetée Icynène de 6 à 7 cm, réalisée en quatre passes successives. Une fois poncée, l’isolation reçoit le réseau de chauffage par le sol, mis en place par le chauffagiste. Chapisolation intervient à nouveau pour le coulage d’une chape anhydrite (Syntichape de Sika), d’une épaisseur de 5 cm. Une fois sèches, les remontées de laitance sont éliminées par un ponçage fin, afin d’assurer un collage parfait du revêtement final. Ce dernier, composé de tomettes de terre cuite, achèvera de cacher la modernité, sous un aspect très traditionnel et conforme à l’esprit des lieux.
Quelque 300 m2 sans joints
Hubert Lecoq dirige l’entreprise Chapisolation. Lui-même ancien chapiste salarié, il crée cette structure en 2010, avec une démarche d’approche globale, en réalisant les chapes, mais aussi l’isolation. L’entreprise comprend 14 personnes. Les compagnons sont chaque jour en moyenne sur trois chantiers d’isolation projetée et sur quatre chantiers de chapes.
Chapisolation met en œuvre des chapes ciment et des chapes anhydrite. C’est cette dernière solution, qui s’est imposée pour le traitement des sols des communs d’Orléans, du fait de l’atout de l’absence de joints. « Néanmoins, précise Hubert Lecoq, les fabricants de chapes ciment ont opéré de gros progrès ces dernières années, en termes de retrait. Longtemps cantonnées à des surfaces maximales de 40 m2, les formulations actuelles permettent d’attendre 80 m2sans joints et sans aucune apparition de fissures. Il reste que la chape anhydride est toujours à privilégier pour les surfaces importantes, comme c’est le cas pour ce chantier. »
L’entrepreneur a investi dans trois machines à chape (Putzmeister). Pour la chape mise en œuvre sur ce chantier, l’entreprise a eu recours à la Syntichape de Sika, qui peut être fibrée ou non. Hubert Lecoq travaille aussi avec Anhydritec (La Chape Liquide) pour les chapes anhydrite, avec Cemexa et Bostik pour les chapes ciment et à liants spéciaux.
Gérard Guérit