En 2003, Christophe Gonnard arrive en Savoie dans le cadre de la transition d’une entreprise de chape. « L’idée était que je m’intègre en son sein, pour ensuite prendre sa tête. » Mais le rachat ne se fera jamais. « Pourtant quand je l’ai quittée, elle était passée de 7 à 15 collaborateurs. » Chef d’entreprise dans l’âme, l’homme décide alors de se lancer à son compte, en restant dans la région. En 2008 il crée Techni Chape Savoie, avec sa femme pour la gestion administrative et un deuxième compagnon pour couler les chapes fluides.
« Nous avions aussi étudié la possibilité de proposer des mousses projetées pour l’isolation. Mais nous avons abandonné cette piste. » Elle reviendra en 2020, avec l’arrivée du fils de la famille dans l’entreprise. « Il nous a poussés à investir dans ce sens. » Aujourd’hui, Techni Chape Savoie compte 9 salariés, Avec 60 % de l’activité en chapes fluides, le reste en mousse projetée. L’entreprise réalise 50 000 m²/an pour une multitude de chantier allant de 15 à 3000 m²
« Dans notre région, les chantiers de chalets et villas de montagne sont nombreux. Et ce sont de plus en plus rarement des petites surfaces. » Avec deux pompes Lancy et désormais deux équipes, Techni Chape Savoie travaille en Savoie, en Haute-Savoie, en Isère et dans l’Ain.
Des coulages en altitude pour Techni Chape Savoie
Elle s’est fait une spécialité des chantiers en station. Sur les chalets ou sur les bâtiments touristiques. Comme pour les deux salles hors-sac, à l’arrivée des télécabines aux Menuires, à 2 800 m d’altitude et aux Arcs à 2 200 m. « A chaque fois, nous avons fait appel à des toupies montées sur des chaînes, même si nous étions en été. » Techni Chape Savoie utilise à la fois les liants Knopp, mais aussi les chapes ciment Lafarge, Vicat et Sika. Tout en travaillant aussi avec Anhydritec.
Chapes produites en général par Bétons des Fins, Béton des Monts du Lyonnais (BML) ou 3Bétons. « Nous faisons nos choix en fonction des chantiers. L’essence du métier de chapiste est là. Connaître le chantier et faire le choix du produit le plus adapté et le plus qualitatif. De toutes façons, nous choisissons toujours une solution sans ponçage. Nous accompagnons aussi le carreleur dans la sélection de ses colles. » Cette volonté de bien faire les choses, Christophe Gonnard l’a aussi mise au service de la communauté, en s’engageant auprès de la Capeb.
Un engagement pour tous les chapistes
« Je me suis rapproché de l’organisme en 2014, afin de faire une formation pour obtenir le statut d’éco-artisan. Cela me permettait aussi de me faire un réseau et d’avoir accès à une certaine clientèle. J’y ai trouvé mon compte et je me suis investi. » Et pas qu’un peu, puisque l’entrepreneur devient rapidement responsable secteur maçonnerie-carrelage départemental. Puis, président de la Capeb pour la Savoie et vice-président de l’instance pour la région Rhône-Alpes – Auvergne. Avant de devenir le référent national des chapes fluides pour la Capeb. Un poste qui lui permet de travailler main dans la main avec la FFB à l’évolution du métier de chapiste.
« Le CQP chapiste est le premier en France à être porté conjointement par les deux instances. Il était important de mettre le chapiste sur la carte des métiers. Le professionnaliser, c’est le pérenniser. Au même titre que travailler sur la traçabilité des chapes, former les chapistes, c’est assurer de la qualité des chantiers et promouvoir l’image de notre activité. » Pour cela, Christophe Gonnard veut s’appuyer sur son savoir-faire et sa propre exigence.
« Nous ne sommes pas juste des applicateurs. Etre chapiste, c’est connaître son propre produit, le plancher chauffant, l’isolant, les colles, les revêtements… Cela permet de faire des choix de matériaux, d’impliquer l’ensemble des corps de métier et d’être responsable de la qualité du travail rendu du début à la fin de la mise en œuvre de la chape». Une exigence de tous les instants, qui bénéficie à Techni Chape Savoie comme à l’ensemble de la communauté des chapistes.