Weber Pompe : Mécaniser les métiers de la construction, pour les pérenniser

Pouvez-vous nous décrire le concept Weber Pompe ?

Meriem Dussart : Weber Pompe est un concept unique sur le marché. Il est en lien direct avec notre signature d’entreprise : “We care”. Dans les faits, un opérateur Weber, formé à l’utilisation de seize de nos produits, et à l’utilisation de la pompe, se déplace sur le chantier, de manière autonome. Il vient avec sa camionnette équipée d’une pompe. Il s’occupe  de la préparation du mortier pour assurer la qualité du produit à la sortie. Pour l’artisan, cela lui permet de n’avoir à se concentrer que sur le coulage. Il y a une large diminution de la pénibilité. Il est toujours debout et n’a plus à se casser le dos pour mettre en oeuvre le produit. Il n’a plus à s’occuper du malaxage et du transport de seaux pleins.

Pour un artisan, commander ce service est l’assurance d’avoir une parfaite qualité produit. Notre technicien maîtrisant l’utilisation de la pompe, le dosage des matériaux et son nettoyage. Là où, traditionnellement, il est estimé qu’une équipe de 2 personnes mette en oeuvre 500 kg/h, la pompe travaille à un rythme jusqu’à 4 t/h.

Comment est commercialisé ce service ?

M. D. : Il est réservé à l’utilisation exclusive de nos produits. Ainsi lorsqu’un artisan fait la commande de ses sacs, il peut commander en parallèle le service Weber Pompe. Il peut aussi y faire appel pour des sacs qu’il possède déjà dans ses stocks.

Quels produits peuvent y être associé ?

Mathieu Bellet : Pour le moment, nous proposons seize produits pompables de notre gamme en sacs. Depuis les ragréages fluide P3 jusqu’aux produits très techniques comme les enduits de sol décoratifs, les couches d’usure industrielles ou encore nos chapes fluides. Mais nous ne sommes pas limités, puisqu’un dix-septième produit devrait rejoindre la famille. A savoir, le mortier weberniv reno.

Les produits nécessitent un savoir-faire dans leur mise en œuvre, mais surtout une précision du dosage en eau. Faire appel à notre service est la garantie d’avoir un mortier bien dosé. Car c’est sur ce point que les désordres apparaissent le plus souvent…

Quels sont les délais à prévoir entre la commande et l’application ?

 M. B. : Officiellement, il y a un délai de huit jours entre la commande et l’arrivée de l’opérateur sur place. Officieusement, il faut savoir répondre à la demande des clients. Nous nous devons d’être ultra réactifs, il n’est pas possible de leur compliquer la vie. Il nous est donc arrivé de rendre un opérateur disponible pour le lendemain, parce que le client avait oublié de passer commande.

Sur quelles zones géographiques ce nouveau service est-il proposé ? A quel horizon sera-t-il disponible sur l’ensemble du territoire ?

M. B. : Pour le moment, Weber Pompe s’est développé en Ile-de-France, qui reste en toute logique, l’un de nos plus gros marchés. Mais, nous sommes déjà intervenus en région lilloise. Très vite, Weber Pompe sera actif dans le Sud-Est et le Sud-Ouest. Il faut être honnête, la pandémie de Covid a changé nos plans en matière de développement… Mais notre objectif est de couvrir l’ensemble du territoire le plus rapidement possible. Cette offre est un facteur différenciant pour nous, tout en proposant un facteur d’attractivité accrue pour nos métiers, du fait de la diminution de la pénibilité. Si nous le pouvons, nous aurons dans l’année une dizaine de pompes qui couvriront tout le territoire.

D’un point de vue matériel, est-ce toujours la même pompe qui sera utilisée ?

M. B. : Oui, ce sont des pompes de la marque M-Tec. Nous les connaissons bien, puisque la marque était dans le giron du groupe Saint-Gobain… Quant aux groupes électrogènes et aux accessoires, ils sont, eux aussi, toujours les mêmes.

A qui destinez-vous ce service ?

M. D. : Il est ouvert à tous. Du petit artisan, quel que soit son corps de métier, à la très grosse entreprise, qui a un besoin ponctuel. En fait, le service est destiné aux chantiers qui tireront un bénéfice en termes de coût, avec la mécanisation de la mise en œuvre. Tout en assurant sa qualité. L’idée est d’apporter notre savoir-faire à des entreprises qui font face à des demandes spécifiques. Ou d’autres qui possèdent des pompes, qui ne tournent pas assez souvent, et dont le savoir-faire se perd.

Est-ce aussi une façon de vous distinguer de vos concurrents et de vous installer dans une position hybride entre fournisseur de matériaux et quasi-loueur ?

M. B. : Ce n’est pas une position hybride. En tant qu’industriel, il est de notre devoir de plus nous impliquer sur les chantiers. Nous devons aller plus loin que notre simple rôle de producteur de matériaux. Nous devons aider à la valorisation de ces métiers du sol et de la façade, notamment auprès des jeunes. En réduisant la pénibilité sur site, nous aidons au recrutement d’une nouvelle génération d’artisans et de professionnels.

Ainsi, la mécanisation des métiers du sol est-elle un enjeu pour vous et pour la profession ?

M. D. : Nous l’entendons très souvent dans nos échanges avec nos clients, ils peinent à recruter des jeunes. Et ceux-ci ne veulent pas se lancer dans un métier où les troubles musculosquelettiques (TMS) sont monnaie courante… Il est de notre rôle d’apporter des solutions pour simplifier le quotidien des individus et le rendre moins pénible. Nous avions déjà travaillé dans ce sens avec l’invention du mortier monocouche, par exemple. La mécanisation de l’activité est une étape essentielle dans la culture de la construction. D’autant que les métiers liés au sol semblent être les moins évolués en ce sens.

M. B. : Je souhaite que l’on arrête de dire que si un enfant ne travaille pas à l’école, il finira dans le BTP. Mais dire plutôt que si enfant travaille bien à l’école, il sera artisan !

Comment vous positionnez-vous face à des entreprises spécialistes du pompage, notamment dans le béton ?

M. B. : Pour commencer, nous nous sommes beaucoup inspirés d’eux pour la création de ce service. Les pompes à béton ont permis une rapide transformation du marché de la construction, apportant une grande simplification de l’activité. Mais nous ne nous plaçons pas comme un concurrent de ces entreprises. Nous pompons des produits très technologiques, dont la mécanisation permet de garantir la qualité. Notre but est de s’adapter pour favoriser la mise en œuvre la plus parfaite d’un produit spécifique, afin de surmonter des problématiques données. Mais peut-être qu’un jour, les grandes entreprises de pompage s’inspireront de nous et investiront des chantiers plus modestes. A ce moment, nous aurons réussi notre mission de mécanisation de la profession.

Est-ce que cela va s’accompagner de nouveaux investissements dans le Weber Truck ?

M. B. : Pour commencer, Weber Pompe et Weber Truck constituent deux solutions complémentaires. Le Weber Truck a été une première étape de mécanisationpour la mise en place de produits de sol. Weber Pompe est une confirmation de cette ambition. Si la question est de savoir si nous allons augmenter le nombre de camions, ce n’est pas d’actualité. D’autant que si besoin, nous pouvons faire venir des renforts des pays voisins.

En revanche, nous allons renforcer la gamme de produits proposés au sein de nos Weber Truck. A court terme, nous allons intégrer une couche d’usure pour les industries extra-lourdes, utilisable en intérieur comme en extérieur. Ce qui nous permettra d’attaquer les marchés de parkings et de zones logistiques, sur lesquels nous avons beaucoup de demandes.

Vous avez aussi lancé un incubateur pour les artisans novateurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

M. D. : L’idée est d’apporter une aide aux artisans ayant des idées pour améliorer la productivité ou la pénibilité dans leurs métiers. Mais qui ne possèdent pas les ressources nécessaires pour assurer le développement. C’est ouvert à tous, sur simple présentation d’un prototype ou même d’un simple schéma. Nos équipes internes aideront à l’industrialisation d’une idée qui paraît intéressante. Weber déposera ensuite le brevet de la création et proposera la solution à ses clients via son réseau de distribution. De son côté, l’artisan touchera des royalties. Nous avons eu un premier résultat avec un artisan qui a imaginé un chariot pour déplacer les seaux sur chantier, qui sera rapidement disponible dans notre gamme.