Quelles doivent être les caractéristiques du support ?
Le support bois doit présenter une rigidité permettant de supporter la masse rapportée par la chape ou la dalle et les efforts subis lors de leur compactage. Sauf indication particulière des Documents Particuliers du Marché (DPM), la flèche active* doit être inférieure au 500ede la portée.
Cette démarche est particulièrement nécessaire et utile en rénovation où, trop souvent, la chape sert surtout à remettre à niveau un plancher déformé par le temps. Ceci, sans se préoccuper de la qualité du support, ce qui est la source d’une sinistralité importante. Pour la prévenir, les Professionnelles RAGE préconisent un diagnostic du support, réalisé par le charpentier bois ou un bureau d’études spécialisé bois. Ce diagnostic permet de savoir si le support est assez solide pour reprendre la charge. Il porte sur la section des poutres, leur état sanitaire (taux d’humidité notamment), ainsi que l’état des assemblages. Le diagnostic doit faire l’objet d’un rapport, qui établit l’aptitude du plancher à recevoir la chape. Il doit être impérativement être remis au chapiste.
Enfin, ce diagnostic est clairement défini dans l’article 3 des Professionnelles Rénovation, suivant des critères précis. Tels l’inspection des assemblages, la qualité intrinsèque du bois ou encore la présence ou non d’altérations biologiques (voir illustration – Dégâts d’insectes ravageurs du bois en œuvre). Bien entendu, la pérennité des ouvrages en bois dépend aussi des conditions d’humidité.
Côté matériaux, les locaux visés étant limités au P3, les mortiers de chape ou le béton de dalle peuvent être réalisés sur chantier ou livrés par centrale. En fonction de son origine, ils doivent présenter des caractéristiques particulières, préciser dans les tableaux ci-après.
*Flèche active : flèche finale après déduction de la flèche instantanée due aux charges permanentes antérieures à la mise en œuvre de la chape ou dalle ou de l’élément secondaire à protéger
Comment mettre en œuvre sa chape traditionnelle ?
La chape traditionnelle est mise en œuvre, suivant les dispositions du NF DTU 26.2, sur un support présentant les caractéristiques classiques de planéité.
Dans le cas d’une pose désolidarisée (sur film polyéthylène de 150 µm), cette planéité doit être inférieure ou égale à 7 mm sous la règle de 2 m ou vérifiée au moyen d’un appareil de mesure électronique. Elle doit aussi être inférieure ou égale à 2 mm sous la règle de 20 cm.
Dans le cas d’une pose sur sous-couche isolante, cette planéité doit être inférieure ou égale à 7 mm sous la règle de 2 m ou vérifiée au moyen d’un appareil de mesure électronique. Ceci, en cas de sous-couches acoustiques minces (Scam) d’épaisseur inférieure à 5 mm. Elle doit être inférieure ou égale à 3 mm sous la règle de 2 m ou au moyen d’un appareil de mesure électronique. Ceci, en cas de sous-couches acoustiques minces d’épaisseur supérieures à 5 mm. Enfin, elle doit être inférieure ou égale à 2 mm sous la règle de 20 cm.
Attention, le complexe film d’interposition + chape ou dalle constituant un frein aux échanges hygrothermiques entre le plancher bois et l’atmosphère du local, des dispositions doivent être prises pour éviter tout risque de confinement d’humidité. Que le plancher soit neuf ou en rénovation, il convient de maintenir les conditions d’aération et/ou de ventilation de la sous-face du plancher bois.
En résumé, la réalisation d’une chape sur support bois impose deux précautions essentielles. D’une part, il est primordial de vérifier le dimensionnement du plancher. Le résultat doit être communiqué au chapiste par le menuisier ou par la maîtrise d’œuvre (diagnostic préalable). D’autre part, à l’issue des travaux, l’aération doit être maintenue du plancher en sous-face du plancher support.
Hubert Carette
Ingénieur ESTP