Implantée à Jarnac, en Charente, Conseil-Chapes-Service doit sa création à l’existence antérieure d’une centrale à chape. Richard Dhaine, co-dirigeant de l’entreprise, détaille la genèse du projet : « Nous possédions une centrale à chape, dont la production annuelle, 3 500 à 4 000 m3, était entièrement destinée à un client unique. A la suite du retrait de ce dernier, nous avons décidé de devenir aussi applicateurs, ce qui nous permet de gérer toute la chaîne sans intermédiaire, de la fabrication au chantier ».
Surfer sur un marché porteur
Ce choix était probablement le bon, car le marché de la chape connaît une progression constante, particulièrement sur le secteur de la maison individuelle neuve. Pour répondre aux besoins du marché, 6 personnes ont été affectées à cette activité, et l’entreprise a investi dans deux pompes à chape (Lancy et Putzmeister). Conseil-Chapes-Service intervient essentiellement en Poitou-Charentes et dans l’Ouest du Limousin : Charente, Charente-Maritime, Sud des Deux-Sèvres et de la Vienne, Ouest de la Haute-Vienne. 90 % des chantiers concernent la maison individuelle neuve, dont les deux tiers sont équipées de planchers chauffants.
L’entreprise met indifféremment en œuvre des chapes ciment et des chapes anhydrite. Progressivement, elle privilégie néanmoins la chape ciment, du fait de délais de séchage beaucoup plus réduits. « La chape anhydrite présente beaucoup de qualités, dont l’absence de joints jusqu’à 300 m2, mais les temps de séchage, particulièrement en hiver, sont incompatibles avec les plannings des chantiers, devenus de plus en plus serrés. »
Le fait qu’une majorité de maisons individuelles neuves fasse appel aux chapes ciment et anhydrite, pousse l’entreprise à intervenir de plus en plus loin de ses bases. Afin d’éviter les kilomètres et les pertes de temps, les dirigeants sont en train de réfléchir à la mise en place de dépôts décentralisés, dans le Limousin et à l’intérieur du Poitou.
Tous les véhicules sont géolocalisés. Pour la direction de l’entreprise, c’est un moyen de réduire les temps morts, de suivre l’avancement des chantiers, et d’assurer un suivi des consignes de prévention vis-à-vis du respect des limitations de vitesse. Le personnel est également sensibilisé sur l’alcool, les drogues et l’interdiction du téléphone au volant.
De la chape à l’isolation projetée
A l’origine, la plupart des systèmes de planchers chauffants étaient mis en place par le chauffagiste, y compris l’isolation le plus souvent constituée de panneaux rigides, liés ou non à un système global de chauffage. Ces dernières années, les contraintes de la RT 2012 : niveau de performance thermique à atteindre, contrôle de l’étanchéité à l’air, ont favorisé une percée rapide des isolations polyuréthane projetées. Toujours dans une démarche de gestion globale des chantiers, l’entreprise décide, en 2016, d’investir dans une machine à projeter. Richard Dhaine explique la démarche : « Nous avons vite pris conscience que la technique de la mousse polyuréthane projetée allait devenir incontournable pour des raisons de niveau de performances à atteindre. Nous nous sommes rapprochés du groupe Mirbat/Synéris, qui nous fournit les composants et le matériel. Nous avons acheté deux camions et embauché 3 personnes uniquement affectées à cette activité ».
Avec cet équipement, l’entreprise réalise en moyenne 80 m2/j, toujours majoritairement en maison neuve, mais aussi depuis quelques mois, dans le tertiaire.
Cette approche globale est appréciée par les maîtres d’ouvrage, constructeurs, architectes…, car elle simplifie le planning et réduit le nombre d’interlocuteurs. « De plus, ajoute Richard Dhaine, nous avons pu par cette organisation maintenir des marges normales, tout en restant bien positionnés en prix, et sans avoir à trop souffrir de la concurrence. »
Gérard Guérit