Le coulage d’une chape fluide est parfois d’une banalité déconcertante. Pas de difficulté d’accès, des places de stationnement bien déterminées, peu de distance de tuyaux à dérouler. La majorité des coulages se déroulent d’ailleurs dans ces conditions. Parfois, les choses se compliquent sur l’un ou l’autre de ces aspects. Et certaines fois, la logistique s’apparente à un cauchemar ! L’intervention de Chapes Carrelage Briseno (CCB) dans une villa de Gordes, dans le Vaucluse, relevait de cette dernière option.
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« Nous devions couler dans une villa en totale rénovation, explique Fabien Briseno, fondateur de CCB. Ce mas typique de la région provençale était un peu éloigné de la route principale, planté dans la garrigue. Une zone inaccessible pour une toupie. » Dès lors, le décor grandiose devient le théâtre d’un casse-tête logistique, imposant de nombreuses visites des lieux. « Nous avons imaginé plusieurs solutions. Mais l’accès était tellement compliqué, que même un véhicule léger avait du mal à atteindre le chantier. Tous les corps de métier ont dû réfléchir à la manière de s’approvisionner. Pour nous, il a fallu établir un point de réception de livraison des chapes, sur le bord de route, à environ 180 m du mas, un peu plus haut sur la colline. »
10 m3 sur les chemins
Restait donc à atteindre cet espace défini comme pouvant accueillir la pompe à chapes. Situé sur une route reliant les quelques maisons de la vallée à la route principale, l’espace restait tout à fait difficile d’accès. « C’est une petite route goudronnée, qui s’apparente presque à un chemin. Impossible d’y faire monter une toupie classique. » En accord avec CCB, Réseau Chape, en charge de la fabrication et de la livraison de la chape, sélectionne une toupie montée sur un porteur 4 x 2, plus apte à se lancer sur les chemins à accès réduit. « Et encore, faire demi-tour pour redescendre était un enfer. »
Mais il manquait encore 180 m pour permettre aux 10 m3 de chapes nécessaires aux 215 m2 du mas d’arriver à bon port. « Pour atteindre le lieu de coulage, les tuyaux devaient serpenter sur un chemin pédestre. Impossible de réaliser l’opération avec notre pompe SP 20, nous avions un vrai déficit de puissance… »
Une pompe à béton en soutien
C’est encore Réseau Chape qui va trouver la solution via une prestation de pompage de Putzmeister. « Ils nous ont installé une pompe à béton P720 qui disposait de la puissance nécessaire pour faire voyager à la chape sur les 180 m de tuyaux. » Non sans avoir dû trouver une solution à un second problème. « Les pompes à béton travaillent avec des tuyaux de 80 mm de diamètre, nous coulons avec des tuyaux de 50 mm… » Un réducteur a donc été installé, permettant de dérouler 80 m de tuyaux de 80 mm, avant de passer à 100 m de tuyau de 50 mm. « La pompe est très puissante. Elle a rempli sa mission sans aucun problème. Nous avons pu couler l’ensemble du chantier en une matinée. »
La chape fluide en question est une anhydrite Thermio Max d’Anhydritec, produite par l’unité de Châteaurenard de Réseau Chape. « Le choix de l’anhydrite a été fait par le client, notamment pour l’absence de joints de fractionnement, reprend Fabien Briseno. Et puis, nous avons pu couler sur 3.5 cm d’épaisseur. Nous n’avions pas beaucoup de place en réservation. » En effet, sous la chape et le plancher chauffant, une mousse polyuréthane a été projetée sur 6 cm d’épaisseur. Enfin, la chape doit être recouverte d’un carrelage qu’il faudra aussi livrer sur place. Mais ceci est une autre histoire.