Un chalet perdu dans la forêt alpine, à 1 900 m, sans chemin direct pour y accéder est sans doute un avant-goût du paradis. Sauf si l’on est le chapiste qui doit venir couler la chape fluide. Christophe Gonnard, gérant de Techni’Chape Savoie, connaît bien la problématique, lui qui vient de réaliser le chantier d’un chalet à Saint-Martin-de-Belleville (73), à quelques encablures des Ménuires.
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« Le chalet en question se nomme l’Arpette et il n’a ni électricité ni eau courante, explique Christophe Gonnard. Niveau accès, il y a un début de chemin dans la première partie de la montée, mais le reste se fait à travers champs. C’est donc un chantier à la logistique très particulière. » La double solution adoptée tient en un hélicoptère et un 4×4 adapté aux chemins de montagne.
Une chape à base calcium
« Le 4X4 nous a permis d’approvisionner le chantier en isolation. Puisque nous avons posé des panneaux polyuréthane TMS Efisol de Soprema, de 48 mm d’épaisseur. Ce moyen de transport nous as aussi permis de monter notre pompe à chape Lancy TF 300. » Pour la chape fluide, c’est l’hélicoptère qui a fait la liaison. Ainsi, la chape anhydrite de Knopp a été produite par la centrale de La Motte-Servolex de Béton des Fins. Une toupie a ensuite transporté la matière au plus proche du chantier, avant de transférer la chape dans un godet, transporté par hélicoptère.
« Une fois chargé, l’hélicoptère venait en vol stationnaire au-dessus de la pompe à chape, trois de nos applicateurs le stabilisaient et un quatrième ouvrait la trappe. Pendant ce temps, le deuxième godet était rempli par la toupie. L’hélicoptère faisait la liaison en 1 mn 30, il n’y a donc jamais eu de rupture d’approvisionnement. » En tout, l’hélicoptère a fait six allers-retours pour livrer les 2 m3 qui ont couvert les 31 m2 de plancher.
Ni l’altitude ni le vol en hélicoptère n’ont eu de conséquence sur la qualité de la chape. « Nous avons choisi une chape à base sulfate de calcium, car cela nous laissait un peu plus de marge, en termes de temps d’ouverture de la chape. Le transport était tout de même plus long et il y a toujours le risque d’une panne. La chape anhydrite nous offrait une petite sécurité. Nous avons réalisé des tests d’étalement au départ et à l’arrivée, ils étaient parfaits. »
Une préparation précise par Techni’Chape Savoie
Le transport et l’altitude ont en revanche eu un impact fort sur la logistique et la préparation. « Clairement, ce ne sont pas des chantiers qui s’improvisent. Toutes les machines et les outils étaient doublés. Pas question d’être bloqué par une panne. Tout est vérifié et préparé en amont, ce n’est pas sur place qu’il faut se rendre compte que l’on a oublié un élément. Enfin, il faut anticiper toutes éventualités météorologiques. A cette altitude, le temps change très vite, il peut neiger un 14 juillet. Il faut être prêt. Cela aide d’avoir une équipe qui maîtrise son sujet, qui sait s’adapter et travailler efficacement et proprement. »
L’opération a d’ailleurs été décalée d’une journée, l’hélicoptère ne pouvant pas décoller à la date prévue. La météo alpine en avait décidé autrement. Mais les équipes de Techni’Chape Savoie ont l’expérience nécessaire pour ce type de chantiers et savent s’adapter. « Rien que cette année, c’était notre troisième chantier d’altitude. Nous avons un “record” à 2 300 m ! Ce ne sont pas des chantiers plus compliqués techniquement, mais il faut bien préparer en amont l’ensemble de la journée. » Le chalet de l’Arpette a reçu un revêtement céramique, qui n’est pas, lui, monté en hélicoptère.
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