A Puteaux, en région parisienne, pousse un immeuble nommé The Link (le Lien) qui sera livré en 2025. Sa particularité ? Il compte 54 étages. Si sur le papier, il n’y a rien de réellement exceptionnel, la problématique est différente quand il s’agit d’aller livrer la chape dans les étages. CR Bat, entreprise locale, a obtenu le droit de se creuser la tête pour résoudre la question technique.
« Au total, nous avons obtenu trois marchés différents, ce qui nous fait au total 30 000 m2 à traiter, explique Christophe Rodrigues, gérant de l’entreprise. Ce chantier est traité en chape traditionnelle, mise en œuvre sur différentes solutions acoustiques. Nous traitons les parties communes du bâtiment, celles des ascenseurs, des sanitaires, les cuisines et d’autres zones variées. Pour l’isolation acoustique, nous avons posé du Domisol d’Isover, du Regupol ou encore de l’Asour de Siplast. Environ 90 % des chapes coulées sont acoustiques. Il n’y a que 10 % qui sont de la simple recharge. »
Réinventer le Mixman de GB Machines
Restait la question principale. Comment faire monter la matière dans les étages. « Nous disposions déjà d’une machine Mixman de GB Machines avec laquelle nous avions déjà travaillé à 220 à 240 m. Mais là, il nous fallait atteindre 300 à 340 m de longueur de tuyaxu. Nous avons donc acheté une nouvelle machine et inventé une solution ». Ceci, avec l’aide de Geoffrey Grollé, gérant de Screed & Co, distributeur de la marque allemande en France. « CR Bat a fait l’acquisition d’une Mixman D5 – BSE-H Hurrican. Une machine d’une puissance de 55,4 kW. Nous avions fait les calculs à l’usine et elle était capable de faire le job avec des tuyaux de 65 mm de diamètre. » Mais pour des raisons de convenance, Christophe Rodrigues préférait rester avec des tuyaux de 50 mm. Pour cela, il fallait inventer une solution adaptée.
« Sans rentrer dans les détails techniques, avec mon frère, nous avons développé une solution pour booster la machine au départ, explique le dirigeant de CR Bat. C’est compliqué à régler, puisqu’au début, nous avions trop de sable. Mais après plusieurs essais, nous y sommes arrivés. » Avec tout de même quelques détails à régler. « La solution fonctionne, mais c’est tout de même moins optimisé qu’une solution classique. Nous obtenons la matière 2,5 fois moins vite qu’à un rythme normal. Normalement, nous traitons 200 m2/jour, là nous sommes à 80 m2/jour. »
CR Bat a le savoir-faire de la grande hauteur
Ce qui a obligé à organiser en conséquence les plannings. « Nous avons démarré le chantier en juin et nous avons du travail jusqu’à l’été 2025 environ. A chaque intervention, dont le timing est dicté par l’avancée des autres corps de métier, je délègue sur place une équipe de trois à quatre personnes. Avec, à chaque fois, mon frère qui se charge de la machine et des réglages. » Avec le savoir-faire acquis et la solution mécanique développée, CR Bat espère renouveler l’expérience. « Bien entendu, c’est un chantier un peu exceptionnel pour nous. Nous avons l’habitude des programmes de logements de 50 à 200 logements. Mais l’économie étant ce qu’elle est, pouvoir se placer sur ce type de projets de grande taille permet de s’ouvrir des perspectives. » Et ainsi, de continuer de prendre (beaucoup) de hauteur.
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