Créer son entreprise est parfois le projet d’une vie, qui peut prendre des années à se concrétiser. Pour d’autres l’envie est trop forte pour attendre. Sébastien Lecuyer a ainsi ouvert Dumont Lecuyer à sa sortie du bac. « La création de l’entreprise était mon projet de fin de bac, explique celui qui est resté le gérant de Dumont Lecuyer. J’ai rapidement fait une étude de marché, mon père qui travaillait chez un grand bétonnier a eu l’info qu’un artisan proche de chez moi fermait boutique, j’ai donc saisi l’opportunité de m’installer. »
La société ouvre donc ses portes, en 1999, en tant qu’entreprise générale, réalisant même isolation et toiture dans un secteur proche de Sacy-le-Grand, dans l’Oise, entre Beauvais et Compiègne.
Jusqu’à 2 h pour une livraison
La chape entre dans la danse en 2005. « Nous avons été contactés par les représentants commerciaux de La Chape Liquide à l’arrivée de cette solution en Picardie. Mon père était aux premières loges, puisque, comme je l’ai dit, il travaillait pour un bétonnier. Il a trouvé le concept intéressant et m’a conseillé de m’y intéresser. J’ai assisté à une démonstration qui a fini de me convaincre, notamment en termes de pénibilité pour les ouvriers. J’ai donc commencé à développer ce marché. » Au départ avec La Chape Liquide, dans des conditions pas toujours simples.
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« Il fallait un peu y croire au départ, car c’est la centrale de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine qui nous approvisionnait, les toupies faisaient 2 h de route. Au bout de quelques années, les producteurs se sont multipliés, tant en termes de gammes et de centrales à disposition. » Aujourd’hui, Dumont Lecuyer travaille avec l’ensemble des marques. « En fonction des chantiers, nous proposons à nos clients les solutions Bostik, Sika, Cemex, Lafarge France… Connaître à peu près toutes les solutions me permet d’avoir une visibilité globale quand je conseille les clients. »
Un secteur géographique étendu
Géographiquement, l’entreprise générale intervient sur un bassin assez large, comprenant la Picardie, la région parisienne élargie, le Nord, la Champagne-Ardenne et parfois la Normandie. « Nous avons pu nous rapprocher de pavillonneurs locaux, ce qui nous permet d’avoir un marché assez fourni. Nous avons aussi des accords nationaux, comme avec l’armée. » Pour ses chantiers, Dumont Lecuyer s’appuie sur deux équipes de deux ouvriers en hiver et d’une troisième en été. Mais aussi sur un responsable chape, chargé de développer commercialement cette activité. « Des équipes qui interviennent sur les chantiers de maçonnerie viennent aussi compléter, si besoin, les plannings. Enfin, nous avons un ouvrier “passe-partout”, qui change de chantier et d’équipe selon les besoins quotidiens. »
Les trois équipes ont, chacune, à leur disposition une pompe Bunker CLB18. Une quatrième machine pourrait venir rejoindre le parc matériels. « C’est la pompe avec laquelle j’ai débuté. Je la connais bien et elle ne m’a jamais fait défaut. Mais j’aimerais pouvoir passer sur des solutions électriques. Par conscience écologique, et parce que travaillant sur Paris, j’aimerais anticiper une éventuelle réglementation sur le sujet. De toute façon, pour nos équipes, c’est tout de même plus confortable de travailler avec des solutions qui ne font ni bruit ni fumée. Nous roulons d’ailleurs en électrique pour une partie des véhicules de société ».
La volonté de recruter
Pour le futur, Sébastien Lecuyer a la volonté de continuer à se développer sur ce marché des chapes. « Nous avons les commandes et la capacité d’augmenter encore le nombre d’équipes. Mais nous faisons face à un problème de recrutement. D’une part, la proximité de la région parisienne est un aspirateur à emploi, réduisant le nombre de candidats dans notre région et augmentant artificiellement les salaires. D’autre part, il n’existe pas encore de formation de chapiste, c’est donc compliqué de trouver du personnel qualifié. » Pas de quoi, pour autant, ralentir le développement de Dumont Lecuyer.