A propos des treillis et des fibres
Depuis l’amendement A1 de 2015, la pose de treillis soudé ou la présence de fibres n’est plus nécessaire. Les membres de la commission BNTEC P14A (Bureau de normalisation des techniques et équipements de la construction) ont convenu que les treillis prévus dans la version de 2008 (maille 100 mm x 100 mm – masse 325 g/m2) n’avaient pas d’effet sur les phénomènes de retrait ou de fissuration. Les observations ont montré que :
-Les sections étaient insuffisantes pour avoir un effet structurel sur la chape ou la dalle ;
– Les treillis étaient retrouvés, soit à même le sol, soit mal placés dans la structure. De ce fait, en cas de litige et même si ce n’est pas la raison du désordre, le dossier peut être clôturé de manière hâtive…
Qu’en est-il de la désolidarisation périphérique ?
Les chapes et dalles doivent impérativement être désolidarisées de toutes les parois verticales, pieds d’huisseries et seuils. Mais aussi de toute émergence, telle que les fourreaux de canalisations, les poteaux ou encore les murets… Pour ce faire, une bande de compression, de 5 mm d’épaisseur minimale en cas de plancher chauffant et de 3 mm minimum dans tous les autres cas, doit être mise en place en périphérie. Elle part du support et dépasse de 2 mm au moins la surface finie avant d’être arasée. Lorsqu’une sous-couche isolante a été mise en œuvre, le traitement des points particuliers doit être conforme à la norme NF DTU 52.10.
Du côté des joints de fractionnement et de dilatation
Les joints de dilatation du gros œuvre doivent être respectés dans toute l’épaisseur du ravoirage éventuel, de la chape ou de la dalle et du revêtement. Leur largeur doit être proche de celle du joint du support. Dans les locaux à sollicitations modérées et dans les cuisines collectives, des cornières métalliques doivent être fixées mécaniquement sur les supports. Un décaissé du support est alors indispensable. La hauteur de l’aile perpendiculaire à la fixation au sol doit être calculée pour que, une fois la chape ou dalle réalisée et le carrelage posé, ce dernier affleure le haut de l’aile.
Les joints de fractionnement intéressent au moins les deux tiers de la hauteur de la chape ou de la dalle. Ils sont toujours ménagés aux reprises de coulage et/ou en fonction de la configuration géométrique des ouvrages. Lors du fractionnement, il convient de se rapprocher le plus possible de la forme carrée pour éviter les risques de fissuration, notamment au droit des angles rentrants. Les surfaces et les longueurs des côtés seront :
– de 60 m2et de 8 m (25 m2, si la chape doit recevoir une peinture) en cas de mise en œuvre adhérente ;
– de 40 m2et de 8 m, en cas de mise en œuvre désolidarisée.
Entre tolérance sur chape ou dalle finie et délais de mise en service
Les tolérances maximales admissibles sont de 5 mm sous la règle de 2 m ou de 2 mm sous le réglet de 20 cm. L’écart de niveau (ou planimétrie générale) se mesure par la différence existant entre la position de la surface finie par rapport au niveau prévu matérialisé par un trait ou des points de référence existants. Ainsi, si l’on considère “d” comme étant la distance en mètres au point de référence le plus proche, la tolérance admissible se calcule selon la formule suivante : +/- (0,005 + 0,001 x d) (en mètres). Il faut cependant considérer que la planimétrie générale peut ne pas être horizontale, en cas de forme de pente, de raccordement à des ouvrages existants ou imposés par exemple. [ Voir Tableau 5].
Hubert Carette
Ingénieur ESTP