Sommaire du dossier :
- Acoustique et chape : halte au bruit
- La sous-couche, superstar de la lutte contre le bruit d’impact
- Des solutions multiples et à développer
L’acoustique des bâtiments s’appuie sur deux principes. Les deux types de bruits susceptibles de passer à travers les planchers. D’un côté, les bruits aériens comme les voix, la musique ou la télévision. De l’autre, les bruits d’impact que sont les bruits de pas, les chutes d’objets. Face au bruit aérien, la masse des dalles béton et des chapes permet de réaliser l’isolation acoustique. Selon une loi simple, plus la paroi est lourde, meilleure sera l’isolation. Pour les bruits d’impact, la solution est moins évidente. L’impact produit une énergie acoustique qui se propage à travers les sols et les murs. La chape seule n’a pas d’effet sur cette énergie.
La transmission des bruits de choc est réglementée en neuf, dans les bâtiments d’habitation collectifs à 58 dB max (Arrêté du 30 juin 1999). Et dans les hôtels, établissements d’enseignement et de santé à 60 dB max (Arrêté du 25 avril 2003). Pour atteindre cela, les chapes doivent être complètement désolidarisées du reste du bâtiment. Grâce à l’ajout d’un isolant, notamment les sous-couches acoustiques. Soit minces (Scam) pour une épaisseur de 2 à 5 mm ou épaisses (> 10 mm). Elles sont posées sous la chape. Les Scam sont certifiées QB par le CSTB. Les sous-couches épaisses sont, elles, certifiées Acermi.
Des systèmes acoustiques complets avec la sous-couche
La plupart des industriels ont développé des systèmes complets associant panneaux PU et sous-couches acoustiques. C’est le cas par exemple de Soprema, avec le TMS DB, de Tramico avec le Tramichape Fibre + Film, d’Unilin avec l’Utherm Floor K Comfort dB. Soprema propose notamment sa solution accompagnée de la Sika Visco Chape, de Sika, en recouvrement. Cette association de deux produits vendu séparément permet de profiter des qualités intrinsèques de chacun. De son côté, Iko Enertherm a retravaillé son panneau Iko Enertherm Chape TG pour pouvoir faire l’impasse sur une Scam. « Celle-ci a subi nombre de développements ces dernières années, précise Houde Bechraoui, responsable technique & certification. Nous avons optimisé le panneau pour que ce dernier atteigne un taux d’affaiblissement acoustique de 20 dB(A), pour une épaisseur de 54 mm. Et ce, sans sous-couche. Nous proposons un produit qui permet un gain de temps de 30 % par rapport à l’association classique sous-couche/panneau PU. » Cette solution devra cependant, elle aussi, intégrer une Scam dans le cadre de demandes plus exigeantes en matière d’acoustique.
Les industriels proposent en complément des panneaux et des sous-couches, agrafes, bandes d’application… L’ensemble des accessoires nécessaires à la pause. D’une part, parce que les tests de performance sont effectués avec l’association des produits d’une même marque. De l’autre, pour simplifier la mise en œuvre. Nerf de la guerre.
« Il faut faire attention à tout, explique Nadège Ombe Njiamo, secrétaire générale de l’Unecp. La pose de l’isolant est soumise au NF DTU 52.10 et la mise en œuvre de la chape au NF DTU 26.2. La pose sur isolant est un point sensible au niveau de la sinistralité. Il faut faire attention à la complète désolidarisation de la chape avec le reste du bâtiment. Mais aussi à l’épaisseur de chape, déterminée par le classement SC (écrasement) de l’isolant. » Dans les faits, 1 cm2 de contact entre le plancher et la dalle, et le bruit trouvera une autoroute pour se propager.