L’aventure entrepreneuriale est souvent une vocation. Une envie irrépressible qui a grandi avec le temps et au contact du marché de travail. Parfois c’est un héritage familial qui est entretenu et qui paraît naturel. Parfois, ce n’est qu’un simple fruit du hasard. C’est le cas de l’aventure de Louise Peyronnel et de Tech’Sols – Les Chapes Beaujolaises.
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« Je n’avais jamais rêvé de devenir entrepreneure ou patronne, explique la désormais gérante de l’entreprise. J’avais occupé plusieurs postes dans le milieu de la construction : conductrice de travaux, chargé d’affaires, et je me sentais bien dans le salariat, mais une opportunité s’est présentée et je me suis lancée. » Cette opportunité, c’est la mise à la vente de l’entreprise Tech’Sols (01) par sa précédente détentrice.
Une société qui comptait une activité de chape, une activité de polyuréthane projeté et une centrale BPE qui alimentait aussi l’activité chape. « Au départ, la vente se faisait pour l’ensemble des lots. C’était donc inatteignable financièrement pour moi. Je ne l’ai même pas envisagée. » Mais face au peu d’offres reçues, chaque activité a été finalement vendue indépendante pour mieux être vendue. Réseau Chape a récupéré la centrale BPE, Top Isol la partie mousse PU, et Louise Peyronnel s’est vue proposer la partie chape.
Financer et se lancer
« J’étais à l’aise avec la technique de la chape, et j’ai rapidement décidé de me lancer. Même si le financement a été compliqué. » D’une part, parce que la société mère présentait un bilan négatif. « J’avais beaucoup travaillé en amont avec mon comptable. L’ensemble était négatif, mais l’activité chape ne l’était pas et le potentiel était là. Mais sur cinq banques consultées, seulement trois m’ont suivie, et la plupart, avec des conditions inenvisageables. En gros, je devais couvrir tous les risques. J’ai tout de même trouvé un organisme qui a financé l’opération. »
Restait une dernière personne à convaincre, elle-même. « Cela a été une période de doute pour moi. J’étais convaincue du bien-fondé du projet, mais j’engageais aussi du patrimoine personnel. J’ai beaucoup réfléchi à mon investissement. » La désormais gérante de Tech’Sols rachète le fonds de commerce de l’activité chape en octobre 2022. Ce qui lui permet de conserver le nom de Tech’Sols, connu régionalement, et d’y adjoindre “Les ChapesBeaujolaises”. « J’ai beaucoup réfléchi, parce que se lancer remettait beaucoup de choses en question, y compris dans ma vie personnelle. Mais aujourd’hui, tous les matins je sais pourquoi je me lève, et je suis fière du travail accompli. »
Un savoir-faire diversifié
Depuis le rachat, l’entreprise a quelque peu évolué, en termes de ressources humaines. « Quelques anciens employés sont partis et ont été remplacés par de nouveaux profils. J’ai créé un poste d’assistante-couteau suisse pour m’aider dans le quotidien. » Aujourd’hui, six personnes composent la société, divisées en deux équipes de coulage, les deux sontéquipées de pompes à chape fluides Lancy TF 400, déjà en fonctionnement avec l’ancienne propriétaire. « De mon côté, je m’occupe de la gestion, du commercial, du suivi de chantier et, parfois, je coule sur les chantiers quand il faut combler des trous dans le planning. » Des chantiers diversifiés qui vont de la villa neuve à la rénovation de toute taille, en passant par la sous-traitance sur des marchés publics.
Mais toujours dans un rayon d’environ une heure autour de Villefranche-sur-Saône (69) « Je veux garder cette compétence de pouvoir passer à différentes configurations de chantier. C’est une preuve de notre savoir-faire. » Une diversité qui se retrouve aussi chez les fournisseurs. « Nous travaillons avec des chapes Cemexa, Sika et Anhydritec, fournies par SEBM, Alliance Chape, Réseau Chape ou encore Vicat. En général, c’est la centrale la plus proche du chantier qui est choisie. » Même tactique pour les isolants, dont l’entreprise assure aussi la pose. « Nous utilisons du TMS DB de Soprema, du Domisol d’Isover et du Rocksol de Rockwool. En revanche, pour l’acoustique, ce n’est principalement que du Tramico. »
Quant au futur, Louise Peyronnel ne l’imagine pas différent du présent. « La taille de l’entreprise me convient parfaitement. Nous avons une équipe soudée avec une bonne ambiance. »