C’est à la demande d’un chapiste que Transmanut intègre le marché des centrales mobiles il y a une dizaine d’années. « Il s’agissait alors de trouver une alternative aux camions basculants,qui ne répondaient pas toujours aux exigences des chantiers, notamment en termes de sécurité. Nous avons imaginé et développé un système à plat, où l’acheminement des composants se fait par tapis », se souvient Christian Savignard, directeur général de Transmanut.
Du chariot à la centrale mobile
Depuis, quatre à cinq centrales mobiles Mobil’Chape sortent, chaque année, des usines de Transmanut. « Dans ce petit monde, où les chapistes qui possèdent des centrales mobiles se connaissent, nous avons toujours fonctionné grâce au bouche-à-oreille », se félicite Christian Savignard.
Implantée à Vineuil dans le Loir-et-Cher (41), l’entreprise familiale, dirigée aujourd’hui par Christian Savignard, sa fille Aurélie Fromet-Savignard et son fils Mathieu Savignard, doit sa réussite à ses savoir-faire dans les domaines de la mécanique, et de la fabrication de matériels et de machines. Son crédo : simplifier la manutention, le transport et plus globalement, le travail des professionnels.
Tout a démarré en 1983 lorsque Christian Savignard, alors dessinateur technique, crée son entreprise pour développer un concept de chariots embarqués jusqu’alors inédit sur le territoire français. Fort de ce premier succès, l’entrepreneur s’intéresse ensuite à la fabrication de différents camions-usines dans les domaines des aliments de bétail, du transport du bois-énergie ou encore des explosifs civils.
L’expertise acquise en mécanique, chaudronnerie, automatismes, circuits hydrauliques… permet aussi à Transmanut d’accompagner ses clients dans la conception et la fabrication de matériels sur mesure. Depuis trois ans, elle fabrique ainsi, pour le compte de l’entreprise 2C distribution, les machines de la marque Priomix, notamment des pompes à chape fluide.
Transmanut mise sur le made in France
Afin d’asseoir sa réputation, Transmanut mise avant tout sur les services et la proximité avec sa clientèle. « Les centrales mobiles sont faites pour durer au moins 15 ans. Il faut être en mesure d’assurer la hotline, un service de maintenance et le remplacement rapide des pièces. » Pour répondre à ces exigences, le fabricant ne se contente pas d’assembler des éléments conçus ailleurs. Hormis les moteurs, la quasi-totalité des pièces est usinée en France, au sein même du groupe Ames, qui comprend Transmanut et Ecovrac, spécialiste des équipements de transport en vrac. Le groupe, qui représente 125 salariés répartis sur les deux sites de production, à Vineuil (Loir-et-Cher) et à Saint Caradec (Côtes-d’Armor), joue la carte de la synergie entre ses différentes filiales.
Chaudronnier, mécanicien, électricien industriel, automaticien, peintre industriel ou ingénieur au sein du bureau d’étude, les savoir-faire sont multiples et complémentaires. « La formation du personnel est un travail de longue haleine, mais indispensable. Aujourd’hui, si je suis déçu lorsque je perds un client, je le suis bien plus lorsqu’un bon compagnon nous quitte », nous confie Christian Savignard. Fort de cette organisation, qui offre souplesse et réactivité à cette entreprise à taille humaine, Transmanutatteint aujourd’hui près de 12 M€ de chiffre d’affaires. Les prochaines étapes ? Sans doute, se lancer sur le marché de la chape traditionnelle, et surtout robotiser une partie de la production, afin d’augmenter sa productivité, sans perdre ses atouts.
Aurélie Cheyssial