L’actualité économique de la construction n’est pas au beau fixe. Comment Anhydritec s’en sort-il durant cette période ?
Sur l’année 2023, nous avons eu de très belles ventes. C’est même un peu surprenant, puisque nous étions sur une croissance à deux chiffres. Ces volumes sont portés par notre stratégie d’innovation et les besoins du marché pour une empreinte carbone réduite.
Article paru dans Chapes Annual 2024
Depuis le début de l’année, nous ressentons un peu plus le contexte. Notre croissance s’est stabilisée. Le marché du bâtiment, surtout dans le neuf, subit une chute importante. Il est normal que nous en ressentions les effets… Je pense que le marché sera dans une période difficile encore durant dix-huit mois. Mais notre positionnement sur des applications spécifiques et des chapes décarbonées devrait nous permettre de sortir notre épingle du jeu.
Sur quelles applications s’appuie Anhydritec pour poursuivre son développement malgré le climat économique ?
Principalement, celle des planchers chauffants/rafraîchissants. Notre chape offre une capacité accrue à conduire et à absorber la chaleur. Nous avons fait évoluer notre gamme Thermio pour obtenir une conductivité plus importante. C’est le sens de l’histoire, nous cherchons à avoir un système de plus en plus réactif. C’est pourquoi nous sommes présents sur les catalogues de Giacomini, Rehau, Roth ou Thermacome. Ce sont des partenaires industriels qui ont compris l’intérêt de nos chapes pour leurs clients.
Il y a aussi les chapes très minces. Nous le savons, la chape anhydrite a naturellement un très faible retrait. Ce qui nous permet de réaliser de grandes surfaces sans joints de fractionnement, mais aussi de réduire l’épaisseur de nos produits. L’Excelio R+R peut désormais descendre à 8 mm et rentre donc dans le domaine du ragréage. Et face aux ragréages en sac, notre productivité de 1 500 m2/j est incomparable.
Les chapes décarbonées paraissent aussi être un marché qui vous est destiné. Est-ce que la demande est réelle ?
Les chapes à empreinte carbone réduite sont de plus en plus demandées. Toutes les chapes Anhydritec ont des fiches Fdes qui montrent que notre empreinte est 3 à 4 fois moins importante que celle des chapes fluides ciment. Grâce à la nature de co-produits de l’industrie du fluor de nos sulfates de calcium.
Mais oui, il y a de la demande. La RE 2020 n’a pas boosté autant qu’on l’attendait la demande dans le neuf et le collectif, où le marché est tendu. Mais pour les avant-gardistes, les leaders d’opinion, les demandes sont constantes. J’entends par là des promoteurs et de grandes entreprises de construction qui sont bien conscients des enjeux futur. Et de manière plus prosaïque de la valeur des biens décarbonés sur le long terme. Et j’ajouterai que bien souvent, une mixité bois/béton est promue dans ce type de bâtiments, où nos qualités de chapes avec un poids ajouté réduit sont adéquates.
Et les paliers de la RE 2020 vont aussi serrer la vis…
Oui, dès le 1er janvier 2025, les dépôts de permis de construire devront présenter une réduction de 90 kg/m2 éq.CO2. Chaque segment du bâti va alors avoir son importance. Nous, nous pouvons faire gagner de 7 à 8 kg/m2. Ce qui représente un peu moins de 10 % du besoin de gain total. Ce qui n’est pas négligeable. Et je crois surtout à cette amplification du besoin au fur et à mesure de l’adoption de la RE 2020.
Vous vous compariez aux chapes fluides ciment, qui émettent plus de carbone à la production. Mais les chapes anhydrite sont plus difficiles à recycler en fin de cycle. Est-ce que cela n’a pas tendance à lisser l’écart ?
La Rep est en place, les points de collecte existent et leur nombre est en accroissement permanent. De notre côté, nous travaillons à la réincorporation de l’anhydrite dans le process de fabrication du mortier anhydrite sur Centrale.
Vous nous avez parlé tout à l’heure de mise sur le marché d’innovations. Pouvez-vous détailler un peu plus cet axe de développement chez Anhydritec ?
Nous cherchons à mettre en avant la technologie Cool -Tec que nous avons ajoutée, depuis quelque temps, à notre Thermio Max. Elle décuple les capacités de l’anhydrite à absorber les calories. Une amélioration de 4 0%, ce qui permet d’abaisser la température ambiante, afin d’en améliorer le confort de vie. En particulier en été caniculaire.
Au-delà du simple calcul scientifique, nous avons voulu aller plus loin, en installant des capteurs dans des maisons équipées d’un plancher PCRBT. Ceux-ci mesuraient la température et l’humidité, en intérieur et en extérieur. Une approche réalisée en association avec un bureau d’études thermiques. Nous avons choisi des maisons dans le Vaucluse, situées en zone H2D, soit la région de France qui subit les plus fortes chaleurs. Si l’on compare les maisons équipées d’un PCRBT avec la technologie Cool-Tec et les maison snon-équipées, la différence de température intérieure s’établit jusqu’à -10 °C. Surtout, les maisons équipées de notre dispositif offrent une température ressentie variant seulement entre 23 et 23,5 °C. Le PCRBT est donc une excellente alternative aux climatiseurs, sans courant d’air, doux et homogène.
D’un point de vue innovation, d’autres actualités ?
Nous travaillons sur deux segments différents avec deux nouveaux partenaires, mais pas dans le plancher chauffant. Toutefois, je ne peux en dire plus sur le sujet pour le moment… Disons juste que nous visons une sortie pour 2025.
Est-ce que, dans le contexte économique actuel, la rénovation reste une valeur refuge ?
La rénovation fonctionne bien, parce que les chapes fluides y sont très bien adaptées, et pénètrent de mieux en mieux ce marché. En ce moment, celui-ci n’est pas hyper porteur, mais sur le long terme, il le sera. Notre moindre épaisseur permet d’ajouter un faible poids aux structures, ce qui est un point central de ce type de chantiers. Pour comparaison, lorsque l’on coule une chape de 10 mm, nous ajoutons 20 kg/m2. Pour la même tâche, la chape traditionnelle plus épaisse ajoute près de 100 kg/m2 !
La rénovation constitue-t-elle un marché à traiter différemment d’un point de vue commercial ?
Oui, il faut davantage informer et communiquer. Mais c’est un marché de proximité, où nos premiers prescripteurs sont nos 600 chapistes agréés. Mais il est vrai que l’appréhension du marché est plus difficile, où le besoin et la demande varient beaucoup selon la typologie de chantiers.
Vous avez parlé de 600 chapistes agréés Anhydritec. Est-ce que c’est un nombre qui est amené à évoluer ?
Il évolue tous les jours. Même si, aujourd’hui, nous couvrons l’ensemble du territoire national. Ceci, en parallèle de nos 250 sites de production. Dont environ 15 % sont des centrales mobiles.
Justement, est-ce que la centrale mobile est un segment intéressant pour vous ?
Le secteur mobile ne s’est pas développé autant que l’on pouvait l’espérer il y a dix ans. Il y a aujourd’hui une mutation qui s’opère avec un intérêt grandissant d’acteurs importants du marché pour ce type de solutions. C’est une mutation que nous accompagnons. Nous avons une solution spécifique pour laquelle nous discutons avec pas mal de clients potentiels.
Et suivez-nous sur tous nos réseaux sociaux !