Comment s’est intégrée la chape dans l’histoire de Bronzo Perasso ?
Michel Garron : Bronzo Perasso est plus que centenaire. Depuis le XIXe siècle, l’entreprise exploite trois carrières dans le secteur de Marseille, à Aubagne, et dans les secteurs marseillais de Saint-Marthe et de Saint-Tronc. Le béton est ensuite monté en puissance dans les années 1960, pour en arriver aujourd’hui à sept sites de production de notre gamme de béton. En 1994, les sociétés Bronzo et Perasso ont fusionné, Colas étant propriétaire à 50 % des actifs. Nous avons décidé de proposer à nos clients des chapes en 2013. Aujourd’hui, nous en produisons sur trois sites : La Ciotat, Marseille Saint-Tronc et Marseille Sainte-Marthe.
Comment s’organise votre offre de chape ?
Notre offre est exclusivement à base de ciment. Au départ, nous proposions les deux solutions. La chape anhydrite nous était fournie par Knopp à nos débuts, puis par La Chape Liquide. Elle était produite sur le site de Vitrolles. Mais cela ne représentait que 10 % de nos ventes. Et la qualité n’était pas au niveau de nos prétentions. Nous avons donc revendu le site de Vitrolles et abandonné la chape anhydrite.
Nous sommes en revanche fidèle à la même chape ciment depuis le début, celle de Cemexa (aujourd’hui groupe Chryso). Nous proposons leur gamme complète. Ce sont des produits de confort, pour les entreprises qui les mettent en œuvre, comme pour les clients finaux. Nous produisons de 2 000 à 2 500 m3/an, ce qui fait environ 50 000 m2. Qui sont distribués par nos 77 camions, allant de 4 à 8 m3.
Comment évolue la chape sur le marché marseillais ?
Le marché marseillais a ceci de particulier qu’il est dominé par quelques gros faiseurs. Et nous sommes loin d’être le plus important, nous sommes davantage outsider. Nous sommes concentrés sur la métropole marseillaise, où le foncier est très limité. Il y a très peu de créations de surface, les projets sont donc principalement des rénovations.
De plus, ce marché est assez traditionaliste. J’entends par là que la chape traditionnelle a la faveur de la grande majorité des entreprises. Il nous faut donc convaincre les carreleurs et maçons des avantages de la chape fluide. C’est un travail de longue haleine. Mais nous pouvons nous appuyer sur nos carrières, qui fournissent une des matières premières des chapes traditionnelles. Nous pouvons toucher assez facilement nos clients “traditionalistes” à travers cette voie. Nous avons déjà connu cette situation lors de l’arrivée des bétons auto-plaçants, par exemple. Les cultures d’entreprise sont longues à évoluer.
Vous semblez confiant sur l’avenir de vos solutions chape…
Nos équipements sont surdimensionnés par rapport à la demande actuelle. Nous avons deux gros applicateurs, qui sont Duclaux Kalkias Chape Liquide et Sud-Est Chape Avella, ainsi qu’une dizaine d’autres acteurs. Nous sommes confiants sur le développement de la chape dans notre secteur. Sans doute à moyen terme. Les mentalités évoluent et elles vont évoluer encore, avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’artisans et d’employés. La chape fluide progresse et elle est notamment enseignée dans les formations des futurs maçons et carreleurs. Nous sommes persuadés qu’elle va se développer. D’ailleurs, si besoin, nous sommes prêts à investir dans six autres sites de production.
Des investissements internes ou externes ?
Nous avons des installations qui peuvent accueillir des productions de chape. Si le marché progresse, nous ferons les investissements nécessaires.
Mais nous sommes aussi toujours à l’affût d’opportunités de croissance externe. Nous sommes en recherche perpétuelle, sans non plus être pris par le temps.