Comment situez-vous Cemexa sur le marché des chapes fluides ?
Axel Bermond : Nous possédons la gamme de solutions la plus profonde avec des technologies exclusives. Nous sommes les leaders sur le marché français, mais aussi sur le marché britannique et nous sommes présents dans une vingtaine de pays européens. En France, nous exploitons deux types de solutions : la gamme Cemfloor, destinée aux installations de BPE, et la gamme Mobicem, qui couvre les centrales mobiles.
Est-ce qu’une de ces deux gammes prend le dessus sur l’autre en termes de volumes ?
A. B. : Ce sont deux marques en constante progression. Le nombre de sites qui exploitent la Cemfloor est aujourd’hui plus important. Mais la Mobicem se développe fortement, ce qui équilibre les choses. Pour nous, il n’y a pas de préférence entre les deux solutions. Nous souhaitons les développer tout autant l’une que l’autre.
La Mobicem est en développement, parce que les centrales mobiles le sont aussi ?
Alexandre Manent : Les technologies évoluent sur les centrales mobiles, notamment désormais avec des sondes hygrométriques et des pesées enregistreuses, qui nous permettent d’aller aussi plus loin dans nos technologies de chapes. Aujourd’hui, la Mobicem est sur une technicité équivalente à la Cemfloor. Elle est en constante amélioration technique pour toujours mieux répondre aux besoins du marché.
Est-ce que, commercialement, l’une des gammes a plus la priorité ?
A. B. : Notre force commerciale suit indifféremment les chantiers. Nous avons sept responsables de secteur, un directeur technique, un directeur des ventes et nous avons récemment ajouté un responsable de la performance commerciale et de la prescription qui vient en soutien. C’est une force conséquente qui traite toutes les opportunités, en cherchant la meilleure réponse technique à chaque situation. Sans volonté particulière de pousser une solution plutôt qu’une autre.
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Ce poste de responsable de la performance commerciale et de la prescription va nous permettre de prescrire l’ensemble de notre gamme de sols qui s’étoffe en continu. Nous avons un rythme soutenu d’innovations et nous avons besoin d’échanger directement avec les décideurs et les donneurs d’ordres, et de leur faire connaître nos solutions en lien avec leurs cahiers des charges. Et nous nous rapprochons aussi des grands acteurs du revêtement de sols pour promouvoir nos produits. Nous voulons densifier notre présence sur toutes les strates du marché. Cela passe par faire savoir que nous avons le bon produit quel que soit la problématique technique d’un chantier. Ainsi, nos gammes répondent à des enjeux croissants de performance.
Justement, ces différentes parts de marché, il faut aller les chercher à quelle concurrence ?
A. M. : Il y a encore beaucoup de volumes de chapes traditionnelles à convertir. Je dirais qu’aujourd’hui, les chapes fluides et les chapes traditionnelles ont un volume annuel équivalent. Il faut inciter les gros faiseurs à faire la bascule, en leur faisant comprendre où est leur intérêt. Parce que la réponse est plus technique, avec un sol plus qualitatif, une pénibilité réduite et une empreinte carbone diminuée.
Cela passe par de nouvelles technologies ? Quels sont les axes d’innovation pour les chapes fluides ?
A. M. : Bien entendu, l’apport de nouvelles technologies permet de faire évoluer les volumes. Et il y a encore de nombreux développements à poursuivre, à conclure ou à imaginer. Le bas carbone est bien entendu en tête de liste.
Le futur de la chape fluide est aussi lié au marché de la rénovation auquel les chapes minces sont destinées. Il faut répondre aux revêtements qui sont des produits de plus en plus techniques avec, parfois, des exigences particulières. Certaines niches méritent des développements spécifiques.
Nous poursuivons nos innovations et nos développements technologiques. Des nouveautés sont prévues pour la fin de ce premier semestre.
Cemexa a été racheté par Chryso, qui l’a été par Saint-Gobain. Le groupe a de nombreuses gammes pour les sols. Est-ce que des synergies sont possibles ou une réorganisation est envisagée ?
A. B. : Rechercher des synergies entre les entités du groupe est un souhait commun. En parallèle, la volonté de Saint-Gobain est de renforcer Cemexa dans son rôle de pôle de compétence pour les chapes base ciment. Et c’est de fait ce que nous sommes aujourd’hui. Il est vrai qu’avec les marques technologies Weber, Cemexa et Chryso, nous sommes très armés et très bien positionnés pour proposer des solutions optimales à l’ensemble de nos clients. L’objectif étant de toujours renforcer la position globale du groupe en matière de flooring. D’un point de vue technique, il y a des synergies évidentes entre nos différents produits. Et nous y travaillons. Nous sommes pleinement complémentaires.
Vous en avez parlé, l’actualité technologique tourne autour de l’empreinte carbone de la construction. Où en êtes-vous sur le sujet ?
A. M. : Notre empreinte carbone est déjà très bien positionnée par rapport à une chape traditionnelle. Au quotidien, nous adaptons déjà nos solutions aux liants à empreinte carbone réduite utilisés par nos clients. Nous avons pour ambition d’aller encore plus loin dans la réduction de l’empreinte carbone de nos technologies. D’ailleurs, c’est un travail collégial au sein du groupe. A terme, nous pourrons apporter une solution fiable avec une réduction accrue de l’impact des chapes ciment dans le bilan d’une construction.
Sans dévoiler par avance cette technologie, une partie de la réduction de l’empreinte carbone passe par l’utilisation de matières premières locales. Est-ce que c’est facile de lancer une formulation de ce type nationalement ?
A. M : Nous nous adaptons aux solutions retenues par les distributeurs localement et en fonction des chantiers. Par exemple, nous adaptons notre mix design à l’utilisation de granulats recyclés. Nous bénéficions de l’adjuvantation et de l’expertise de Chryso avec les technologies EnviroMix et Quad, et aussi de la puissance de la R&D du groupe Saint-Gobain. Ensuite, il faut se dire que moins de matière, c’est aussi une économie de carbone. Nous avons de plus la possibilité de jouer sur l’épaisseur des chapes. Plusieurs leviers sont disponibles, voire complémentaires.
Est-ce que cela passe aussi par le recyclage des chapes ?
A. M. : Oui, nous travaillons avec nos distributeurs pour gérer les retours de chape. Pour une chape fluide ciment, c’est équivalent à ce qui se fait avec les retours de béton. Mais sur ce point, c’est plus compliqué pour les chapes anhydrite. Que ce soit pour ce type de recyclages ou au moment de la déconstruction.
A. B. : D’une manière générale, nous sommes confiants que sur l’empreinte carbone de l’ensemble du cycle de vie, nos solutions seront au moins égales à ce qui se fait de mieux sur le marché, et sans doute meilleures.