Comment s’est construite l’idée d’associer l’Ecole centrale de Nantes et l’AQC autour d’une conférence-formation sur les chapes ?
Emilie Roch-Pautet : Cette formation est en fait organisée pour la deuxième fois. L’année dernière, nous avions traité de la fissuration dans le béton. Nous avions, en fin de session, distribué un questionnaire aux participants sur leurs besoins en formation. Il est apparu qu’ils étaient intéressés par des informations concernant les sols carrelés. Quand nous avons décidé d’organiser cette nouvelle formation, les chapes sont apparues être un enjeu essentiel de la qualité des sols.
L’année dernière, les revêtements de sols intérieurs sont arrivés en tête de notre Flop 10 annuel des sinistres, tant en matière d’effectifs, que de coûts de réparation. C’est donc un enjeu pour nous d’améliorer la connaissance de ce domaine.
Comment va se dérouler la formation ?
Frédéric Grondin : Nous nous limitons à une demi-journée. Une bonne partie du public sera en viso-conférence. Par ce biais, il nous semble que l’attention diminue si le temps dure. Sur le contenu, les chapes sont des éléments très chimiques, qui subissent beaucoup de dégradations, car elles sont compliquées à prendre en main. Car difficiles de prédire leur état final, notamment à cause de l’influence de l’environnement de mise en œuvre.
La première partie de la conférence traitera du comportement structurel des chapes fluides, une deuxième de leur formulation. Puis, nous aborderons les évolutions normatives des chapes. Et enfin, leur traçabilité numérique.
De qui est composé le public de ce type de conférences ?
E. R-P : C’est un public assez divers. Ce sont bien entendu des professionnels du bâtiment. Et notamment, des personnes évoluant dans la sphère des experts de la qualité et de la sinistralité dans le bâtiment. Le but pour eux étant d’avoir suffisamment de connaissances pour travailler à l’amélioration de la qualité des constructions. Evidemment, des fabricants de matériaux et des chapistes s’inscrivent aussi.
Cette formation est-elle diplômante ?
E. R-P : Non. Le but recherché est l’information d’un large public sur des méthodes constructives. Nous travaillons à la transmission des connaissances sur les produits, sur leur mise en œuvre et sur leur évolution. Mais nous avons aussi un partenariat avec le Collège régional des experts architectes de l’Ouest et la Compagnie française des experts construction. Ces professionnels ont un besoin constant en connaissance du marché et des produits. La formation continue est l’une des composantes essentielles de ces métiers.
Pourquoi et comment s’est créé le lien entre Centrale Nantes et l’AQC ?
E. R-P : Depuis l’ouverture de la délégation régionale de Rennes il y a trois ans, l’AQC organise des conférences à destination des professionnels du bâtiment dans le Grand Ouest, autour d’autres thématiques et d’autres évènements. Nous avions besoin d’un espace d’échange, de pouvoir organiser des rencontres autour de la qualité des constructions. Avoir des experts bien formés, qui connaissent les évolutions du marché, c’est la garantie d’une réduction des sinistres. Il était logique de se rapprocher de Centrale Nantes, qui regorge de connaissances à la fois sur les méthodes actuelles, mais aussi sur leurs évolutions.
F. G. : Dans notre domaine de recherche, 95 % des réalisations se font avec ou pour des entreprises du bâtiment. Au moment de la création de ce module l’année dernière, il était évident pour nous que de transmettre nos connaissances faisait partie de notre travail. Tout comme il était évident qu’il fallait travailler à l’amélioration de la durabilité des bâtiments. De même, dès la première édition, nous avions décidé que si le public était au rendez-vous, ces conférences seraient pérennisées. Nous sommes pleinement dans notre mission de vulgarisation des connaissances et de leur transmission.
Les chapes vont passer dans le domaine de la traditionnalité. La demande en formation va explose. Est-ce pour vous un premier jalon vers un service plus global de formation ?
F. G. : Il va effectivement y avoir une forte demande de formation chez les chapistes. Mais ce n’est pas le cœur de notre activité. Nous verrons en fonction de ce qui est attendu par le public, mais nos connaissances sont plutôt destinées aux experts en charge de contrôler les personnes formées. Il faudrait concevoir des modules spécifiques aux . Et cela implique beaucoup plus de travaux pratiques. Et donc des infrastructures, dont nous ne disposons pas forcément. Mais nous verrons l’évolution de cette problématique.
1 Collège régional des experts architectes de l’Ouest
2Compagnie française des experts construction.