Les cuisines collectives sont des zones à part au sein des bâtiments. Imposant des formes de pentes et classées P4S (classement Upec des locaux), elles excluent généralement les chapes fluides liquides. C’est pourtant cette option qu’a choisi Pierre Dixmérias, responsable gestionnaire de la société Satibat, à Monistrol-sur-Loire (43) pour réaliser la cuisine collective de l’Adapéi de la Loire à Andrézieux-Bouthéon.
Cet applicateur LafargeHolcim, spécialiste de la chape fluide, a en effet profité de la nouvelle chape fluide à base ciment destinée locaux P4S de la gamme Agilia Chape Force, pour répondre à des chantiers, qui lui étaient, pour l’instant, interdits. La solution, sous Atex de type A, a été validée par le bureau de contrôles.
De 8 à 12 cm de chape fluide P4S
L’entrepreneur intervenant avant la pose des cloisons, la surface de 1 500 m2 se présentait d’un seul tenant et comprenait la partie cuisine proprement dite, et la partie vestiaire. Pour autant, la maîtrise d’œuvre n’a pas souhaité distinguer les locaux P3, P4 et P4S, ce qui a permis de couler l’ensemble du chantier avec un seul produit.
Au total, 1 300 m2de chape fluide P4S et 200 m2de chape traditionnelle avec formes de pentes ont été mis en œuvre. Cette particularité a nécessité un temps de préparation important. « L’implantation des coffrages destinés à la création des formes de pentes au niveau des siphons nous prenait la journée. Au préalable, il fallait également raboter le dallage existant. C’est une spécificité des locaux P4S, qui impose une pose adhérente », explique Pierre Dixmérias, responsable gestionnaire de la société Satibat.
Ne présentant aucune difficulté particulière, le coulage de la chape fluide s’est effectué en 3 fois du 16 au 24 avril dernier. « Les épaisseurs comprises entre 8 et 12 cm représentaient entre 110 et 120 m3de chape au total, soit une quinzaine de camions. Ces cadences étant un peu juste pour la centrale, nous avons préféré fractionner le coulage. » Pour ce faire, l’entrepreneur a dérogé à une mise en œuvre classique par pompe à chape fluide et opté, sous les conseils de la centrale BPE LafargeHolcim d’Andrézieux-Bouthéon, pour l’emploi d’un malaxeur-pompe (un camion-toupie comprenant une pompe à béton équipée d’un bras de distribution). « Cela permettait d’aller plus vite qu’à la pompe à chape, mais c’était aussi plus technique. A mesure que vous coulez, il faut démonter les tuyaux, contrairement à la pompe à chape fluide », souligne Pierre Dixmérias.
Chape traditionnelle pour les formes de pente
Pour réaliser les 200 m2 de chape traditionnelle qui restaient,Satibats’est fait livrer un mortier prêt à l’emploi de chez LafargeHolcim. Les formes de pente à effectuer se font autour des siphons inox. Certains sont situés au centre de la pièce pour récupérer les eaux de lavage, d’autres sont placés au pied de quelques équipements (plonge, laveuse des légumes…). La difficulté résidait dans la liaison entre la première chape et la chape traditionnelle. Le résiniste a ainsi appliqué une étanchéité en fond de décaissé, qui remonte sur les chapes. Le retrait sera ensuite traité par résine avant l’application d’une résine comme revêtement de sol.
Pour l’entreprise, ce chantier multi-formes représentait une mission exceptionnelle, mais pour laquelle les employés étaient formés. « Nous sommes spécialistes de la chape fluide, mais le personnel est constitué de carreleurs et de maçons formés aux techniques de chape traditionnelle. Si nous ne prenons jamais de chantiers de chape traditionnelle uniquement, nous sommes pourtant en mesure de répondre aux différentes problématiques rencontrées sur les chantiers ».
Aurélie Cheyssial