Branche béton du groupe Hérige, Edycem, par sa branche BPE, est forte d’un réseau de 24 centrales de béton prêt à l’emploi estampillées NF BPE, sur un territoire, qui s’étend de Rennes à Arcachon. Quelque 17 de ses centrales fabriquent de la chape fluide. La particularité d’Edycem est d’être à la fois, producteur de chape fluide ciment et anhydrite, et détenteur d’un Document technique d’application (DTA) sur sa chape fluide ciment. Cette dernière se nomme Kalkiss et est en C20 F4. Elle a été développée en 2006 et a obtenu son premier Avis technique l’année suivante. « Nous sommes détenteurs d’un brevet sur notre mortier autoplaçant. Sa particularité est d’être compatible sur tous supports. C’est une volonté forte d’Edycem d’éviter à nos applicateurs agréés de se perdre dans les noms et les résistances mécaniques de chaque produit », explique Estelle Breillat, directrice qualité et développement chez Edycem.
Diversification
A côté, Edycem distribue et fabrique des chapes fluides sulfate de calcium de la marque Anhydritec. Il s’agit d’une gamme très large de 4 produits : une C16 F3, adaptée aux supports hors plancher chauffant, une C20 F4, qui convient à tous types de support hors plancher chauffant électrique, une C30 F6 pour les planchers chauffants électriques, et enfin, une C30 F8, destinée à l’enrobage de planchers chauffants à eau en très faibles épaisseurs. « La chape fluide a pris une importance considérable. Il y a encore 5 ans, leur part ne représentait que 40 % des chapes que nous vendions. Aujourd’hui, c’est l’inverse et les chapes traditionnelles ne représentent plus que 40 % de ce marché” », analyse Estelle Breillat.
La chape traditionnelle n’est cependant pas un marché anecdotique. Elle reste toujours très demandée sur les chantiers d’importance et permet de compléter l’offre globale de l’entreprise. Edycem produit des chapes traditionnelles au dosage, qui s’adaptent à la demande du client et du chantier, et les livre en camion-toupie.
Faire marcher le réseau
Ainsi, les chapes fluides sont distribuées auprès d’un réseau d’applicateurs agrées. Pour faire partie du réseau Ondaliss des Sols, un nouveau client suit d’abord une formation théorique et est ensuite accompagné sur ses premiers chantiers par Edycem. Des réunions d’échanges sont ensuite organisées chaque année. « Ici, sont évoquées les évolutions normatives, les avancées des nouveaux produits, les nouvelles gammes que l’on souhaite sortir et surtout, nous discutons de leurs problématiques quotidiennes », précise Estelle Breillat. Lorsqu’un client hors secteurs souhaite passer par une centrale Edycem, il sera alors suivi, soit par un technicien du laboratoire, soit par un commercial. L’objectif est de s’assurer de la mise en œuvre, afin que l’image de marque des produits de l’entreprise ne soit pas altérée.
Le réseau est animé par Anthony Gazeau, qui est aussi le concepteur de la chape fluide ciment. « Nous avons commencé avec un réseau d’une dizaine d’applicateurs. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine. La proximité est un gros atout de notre société. Nos commerciaux accompagnent en moyenne 4 clients applicateurs, ce qui leur permet des visites mensuelles et un véritable suivi des chantiers », se félicite Estelle Breillat.
Une qualité suivie
Commerciaux et techniciens de laboratoire ont des fiches de suivi de chantier qu’ils remplissent une fois par mois. Cet outil permet d’échanger aussi sur le ressenti des ouvriers du chantier, de leur montrer leurs erreurs éventuelles, et de rappeler de façon régulière, les règles. Les collaborateurs d’Edycem restent ainsi en contact étroit avec le terrain. Pour suivre la qualité de ses produits et développer de nouveaux produits, l’entreprise dispose d’un laboratoire de contrôle des bétons et des chapes fluides où sont effectués les contrôles mensuels et trimestriels sur les retraits, d’un laboratoire R&D, à Boufféré (85) et d’une chaire de recherche à l’Ecole centrale de Nantes. Le service qualité comprend également une responsable prévention qualité, qui assure les audits NF des 24 centrales.
Pionnier de la puce RFID
La combinaison entre le laboratoire de recherche et le réseau d’applicateur a permis à Edycem d’apporter une réponse au problème de traçabilité de la chape. S’il est depuis longtemps question des fameuses puces RFID dans le secteur, Edycem a déjà mis ce système en place depuis avril dernier, qu’elle nomme Smartcem. La puce RFID est encodée lors de la fabrication de la chape. La puce Smartcem part ensuite sur le chantier, en même temps que le bon de livraison. Puis, c’est à l’applicateur de la poser sur le chantier. « Nous mettons ce système en place tant pour la chape ciment qui nous appartient, que sur les chapes anhydrite que l’on distribue, parce que l’on se doit, en tant que producteur d’assurer une qualité identique, que ce soit un produit qui nous appartienne ou non », conclut Estelle Breillat. Aujourd’hui, ce développement ne concerne que quelques centrales, mais il vise un déploiement sur l’ensemble des sites en 2018.
Aurélie Cheyssial