>> Au-delà des frontières allemandes
Il faut le reconnaître, un salon-congrès sectoriel consacré à l’univers de la chape, tel que l’EPF allemand, n’existe guère en France. De l’autre côté du Rhin, chaque secteur d’activité dispose de son grand rendez-vous où tout le monde se retrouve. A savoir, les industriels et les entrepreneurs du secteur, mais aussi les formateurs, les chercheurs, les distributeurs, les médias spécialisés. Et parfois, des spécialistes étrangers, qui sont attirés par le nombre d’exposants dédiés, souvent d’ailleurs des exposants, qui ont, eux-mêmes, une dimension internationale. De sorte que, un peu par défaut, l’EPF fait partie de ces évènements allemands, qui prennent le caractère de rendez-vous européen de la filière. La plupart du temps, les organisateurs se méfient d’une ouverture internationale, qui pourrait nuire à l’ADN de la convivialité professionnelle et remettre en cause, à terme, un cadre souvent exigu, mais auquel tout le monde s’est habitué au fil des ans. A Ulm, la filière du béton préfabriqué répond présente année après année. La filière de l’isolation industrielle, par contre, a cédé sa manifestation à Reed Expositions, qui s’est empressé de la délocaliser à Cologne et d’en dériver une formule mondiale. Quant à la construction bois, après une vingtaine d’éditions annuelles à Garmisch-Partenkirchen, toujours en Bavière, les organisateurs au profil très international ont pris le parti d’exporter leur formule, notamment en France, ce qui ne fait pas de l’ombre au rendez-vous germanique, qui reste le point de mire mondial de la spécialité.
“Must to have” ou “nice to have” ?
L’exposant, le visiteur, le média français ? Pour la BauAkademie, tout cela n’est pas de l’ordre du “must have” (On devrait avoir), mais plutôt du “nice to have” (C’est agréable d’avoir). Pour Chapes-info.fr, par contre, cette 11e édition du salon EPF fut clairement un “must have”. Le rendez-vous est tombé à point nommé, l’année même du lancement du site, et va permettre de mesurer à la fois le degré d’internationalisation de ce marché, de comparer la situation française et d’élargir durablement l’horizon technique. Parce qu’il y a Chapes-info.fr, il devient possible et nécessaire d’analyser en exclusivité ce qu’a donné cette 11e édition.
Au sein de l’acte de bâtir, le recours à la chape est incontournable, en Allemagne comme en France. Et l’on constate que la chape traditionnelle coexiste, comme dans l’Hexagone, avec des approches plus modernes comme la chape fluide, la chape allégée et les systèmes secs. Les pratiques diffèrent, les normes et les règles de l’art ne coïncident pas toujours, les fournisseurs ne disposent pas ici et là-bas des mêmes parts de marché. Il n’empêche qu’en matière de chapes, les frontières européennes ne sont pas étanches. On est plus dans le registre du joint de fractionnement que de celui de dilatation. De sorte qu’à l’instar de ce qui se passe dans le domaine de l’isolation ou de la construction bois, le futur de l’EPF n’est pas forcément celui des rencontres du béton préfabriqué, à Ulm. L’option du clonage ou de la mondialisation est possible, voire d’autres voies encore.