Transmission des savoirs par le Tour de France
Depuis quelques années, les formations “Carrelage” sont en diminution à la Fédération compagnonnique de Toulouse Occitanie. En cause la diminution du nombre de demandes. « Grâce aux techniques modernes, comme l’arrivée des colles ou des chapes fluides, la pose du carrelage est, sans doute, moins complexe aujourd’hui et les entreprises de maçonnerie/carrelage vont directement former leurs employés à cette pose. Ce métier, pourtant très physique, réclame aussi beaucoup de finesse et de technicité », souligne le formateur.
Chaque année, environ deux jeunes sur la cinquantaine, qui obtient son CAP ou son BP à la Fédération compagnonnique de Toulouse Occitanie, décident de poursuivre leur formation et de partir faire le “Tour de France”, afin d’intégrer la communauté des compagnons. Le jeune “itinérant” voyage en moyenne 6 ans, d’étape en étape, sur le réseau des sièges de la Fédération compagnonnique, au rythme d’une à deux villes par an, en tant que salarié. Ce voyage permet la découverte de techniques, des matériaux et des méthodes, qui diffèrent d’une région à l’autre. « C’est l’école de la vie », évoque le Compagnon. Alors qu’ils travaillent en entreprise la journée, les jeunes suivent des cours théoriques le soir et bénéficient, un samedi sur deux, de cours pratiques auprès des anciens. « Il s’agira toujours d’un ouvrage particulier, comme un coffrage d’escalier, un enduit de façade à l’ancienne. Et au niveau des chapes, ce sera l’occasion de découvrir les spécialités les plus adaptées aux bâtis anciens, comme les chapes traditionnelles à base de chaux notamment. » En effet, alors que les métiers et les acquis se perdent au fil des demandes et de l’évolution du marché, “Le Tour de France” est une façon d’intégrer les gestes, les tours de mains ancestraux et les techniques de pointe, afin de perpétuer et de transmettre les savoirs.
Aurélie Cheyssial