Pas de changement de formulation de chape
La mise en œuvre des chapes ainsi fibrées est réglementée par le DTU 65.14, celui des planchers chauffants. L’important pour les industriels étant d’être référencés dans les Avis techniques des chapes. Sésame de leur présence dans les centrales à béton. « Pour nous industriels, le cœur de la prescription est de convaincre les producteurs de chapes de la qualité des performances de nos fibres, pour être inscrits dans les Avis techniques », explique Michael Monnanteuil, responsable commercial Europe d’Owens Corning.
Alors que « GCP Applied Technologies a complété ces principes normatifs, en obtenant dès 2017 la première Evaluation technique des Produits et Matériaux du CSTB (17/0043) en matière de fibres », reprend Benoît Baulande. Pour déterminer la quantité de fibres à incorporer à une formulation, les performances de ces dernières sont comparées à celles d’un classique treillis mécanique. Les fibres devant prouver des performances égales au treillis.
« Mis à part l’ajout des fibres elles-mêmes, la formulation de la chape fluide n’est pas modifiée, précise Lan-Tâm Tran. Pas d’adjuvants en plus, pas de modifications des quantités, et pas de changement sur le produit fini. Le pompage se fait très facilement et la mise en œuvre ne nécessite pas d’action supplémentaire. Et dans l’éventualité où quelques fibres apparaissent à la surface, elles sont très faciles à éliminer, via un classique ponçage. »
Fibres métalliques et fibres de verre
Outre les fibres synthétiques, le marché s’appuie sur les fibres métalliques. Pionnières de la discipline, ces dernières se sont développées à partir de leur popularité dans le béton, pour trouver un nouveau public dans les chapes. « Nous proposons des fibres métalliques pour la construction depuis 25 ans, explique Germain Auray, responsable sols industriels chez Bekaert. Pour les chapes, la fibre la plus utilisée est la Dramix 3D 55/30 BG, qui est dosée à 10 kg/m3. Elle permet d’éviter les effets de fissuration. Nous proposons aussi la micro-fibre Duomix, qui est en polymère et qui permet de conserver un maximum l’hydratation des chapes ciment. »
Acteur historique lui-aussi, ArcelorMittal présente sa fibre HE 55/35, en version classique ou encollée. C’est une fibre en acier, dite “à crochets”. Elle est présente dans plusieurs Avis techniques de chapes fluides ciment.
D’autres matières sont aussi sur le marché, comme les fibres de verre, dont Owens Corning est le spécialiste. « Nous proposons les macro-fibres Anticrak HP 67/36, et les micro-fibres Anticrack HD 12 et HP 12 », explique Michael Monnanteuil. D’une densité quasi-identique aux granulats, les fibres de verre bénéficient d’une dispersion rapide et homogène. « Elles ne perturbent pas le pompage, ne remontent pas, ni ne retombent. Surtout, leur composition à base de silice permet un ancrage chimique dans les bases ciment, ce qui les rend efficaces dès l’initiation de la fissuration. »