Le développement en continu des chapes fluides (et de plusieurs produits connexes) a poussé les industriels à concevoir des outils de mise en œuvre mécaniques toujours plus performants. Dans ce contexte, les pompes à chapes restent un classique. Toutefois, elles ont gagné en puissance, tout en réduisant leur poids, et leur impact environnemental et sonore. De leur côté, les centrales mobiles de malaxage ont peu à peu trouvé leur place sur ce marché. Convaincant des utilisateurs par la liberté de planning qu’elles offrent. Reste que l’écart entre les deux solutions, notamment tarifaire, laisse certains chapistes face à un choix limité. S’ils sont souvent attirés par des centrales mobiles, l’investissement qu’elles représentent constitue un frein, parfois rédhibitoire.
I – La voix du malaxeur-pompe
Mais comme la nature a horreur du vide, quelques industriels sont venus proposer des solutions intermédiaires. Comme la Toupie-Pompe de Transmanut et le Rollmix de Mecbo. Toutes deux s’appuient sur le même principe. Une pompe à chapes est directement installée sur une toupie, permettant d’obtenir une plus grande liberté de planning. Sans avoir à financer le bloc de production de chapes des centrales mobiles.
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« Nous avons répondu à la demande d’un client, explique Christian Savignard, Dg de Transmanut. Nous l’avons ensuite intégrée à notre catalogue et avons tout de suite eu des demandes. Pour nous, il s’agit d’une solution intermédiaire entre les pompes et les centrales, avec un investissement plus sécurisant, puisque moins important. » Même son de cloche du côté d’Antonio Agostinho, président de Mecbo : « Je suis persuadé que nous allons avoir une longue liste de commandes, car nous apportons une réponse nouvelle aux chapistes ». Là encore, c’est la demande d’un client qui a tout déclenché. « Il cherchait une solution qu’il ne trouvait pas sur le marché. »
II – Etre accompagné dans sa mécanisation
Béton Mousse Technologie est allé chercher une solution qui a déjà fait ses preuves en Italie. A l’aide d’une centrale mobile (développée en interne), l’industriel produit une mousse minérale légère nommée Aerolithys. Qui permet de faire du remplissage ou du ragréage, sur de grandes surfaces et d’importantes épaisseurs. Si le principe se rapproche de celui de la centrale mobile, c’est la location du concept qui est proposé, Ceci, avec un collaborateur en charge de la gestion du camion. Le chapiste, lui, assure juste le coulage, comme il le ferait pour une chape fluide classique. Au plan financier, l’investissement se limite à la prestation de services (en plus du prix du matériau mis en place). Si, pour le moment, Béton Mousse Technologie est seul sur ce segment en France, d’autres solutions comparables ne devraient pas tarder à faire leur apparition.
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Dans le même ordre d’idée, Saint-Gobain Weber apporte sa pierre à l’édifice, avec le service Weber Pompe. Réservé à l’utilisation des produits de la marque, le concept permet de louer une centrale mobile et son opérateur. Pour Saint-Gobain Weber, il s’agit d’une solution originale pour accompagner la mécanisation des opérations de coulages de chapes. Pour les chapistes, c’est la garantie d’obtenir un mélange parfait, puisque c’est l’opérateur qui est en charge de cette opération. Bien entendu, avec cette solution, Saint-Gobain Weber vise aussi bien le marché des carreleurs que celui des maçons et des paysagistes. Des acteurs qui n’ont pas un volume suffisant d’opérations pour investir dans une pompe à chapes, mais qui ont des besoins ponctuels.
III – Un camion, une pompe, une solution
Le Français AM3P et l’Italien KG Bontira proposent une troisième voie. Représentée en France par Screed and Co, la marque italienne s’appuie sur un concept particulier. La construction d’une centrale mobile dans un conteneur. « Elle est capable de produire des chapes fluides, du béton mousse, du ragréage, et mélanger la chape traditionnelle, explique Geoffrey Grollé, Pdg de Screed and Co. Placée sur un conteneur, la centrale peut être installée sur un porteur 8 x 4, un porte-conteneur… » Un avantage en pleine pénurie de châssis. La centrale étant autonome par rapport au châssis, elle peut être installée sur tous porteurs, quel que soit sa motorisation ou sa génération. « La production d’une unité de mélange nécessite trois mois. Il est possible d’acheter des porteurs d’occasion, c’est une solution incomparable en termes de temps par rapport aux centrales mobiles. »
De son côté, AM3P a cherché à se placer dans l’intervalle existant entre les centrales mobiles et les pompes à chapes. « Notre VM1124 se résume à un camion-plateau sur lequel nous installons une pompe à chapes de type 2L8, explique Joseph Lépine, gérant de l’entreprise. Cette dernière est alimentée en énergie par le moteur du porteur. Ce qui nous permet de proposer une pompe à gros débits, sans avoir à tracter une remorque. Donc sans besoin de permis spécifique. » AM3P construit son équipement entièrement sur mesure, offrant diverses options de conception. « C’est une solution de niche. Nous espérons vendre 5 à 6 ensembles par an, à ceux qui veulent limiter leur investissement, tout en bénéficiant d’une solution souple. »
Enfin, si ce type de technologies est encore limitée chez les industriels, quelques chapistes ont fait le choix de concevoir eux-mêmes leur camion-pompe, comme l’entreprise Lacaze.