Pour être entrepreneur, il faut parfois sentir que le moment est parfait pour agir. Et qu’une fois ce moment passé, il sera trop tard. Pierre Sanchez était exactement dans cette position en 2018, lorsqu’il a fondé Midi Chape. « Il avait l’expérience, le savoir-faire et le portefeuille clients, explique Muriel Benazet, sa femme et directrice administrative de l’entreprise. L’opportunité s’est présentée de racheter une petite entreprise locale. C’était le moment. Ne pas saisir cette opportunité, c’était abandonner l’idée d’être entrepreneur. L’âge serait passé par là. Nous avons donc décidé de passer le pas. »
Une construction d’expérience, poste par poste
Avant cela, Pierre Sanchez avait gravi tous les échelons d’une société de construction dans deux grosses entreprises de construction. Salarié, puis magasinier, chapiste, chef de chantier et commercial, il a pris le temps de parfaire son expérience et son savoir-faire avant de se lancer. « Je l’ai rejoint quelques mois après le lancement. Je suis la directrice administrative, mais si besoin, je peux donner un coup de main dans les équipes de mise en œuvre. Comme nous avions déjà un bon portefeuille clients, nous avons pu nous développer sereinement. Aujourd’hui, nous sommes huit au sein de l’entreprise. »
L’entreprise s’est lancée en tant que chapiste. En 2019, une équipe de carreleurs est mise en place. « Nous avions beaucoup de demandes de clients pour le carrelage. Ils voulaient des conseils sur le choix de l’artisan idoine. En proposant à la fois la chape et le carrelage, nos clients n’ont qu’un seul interlocuteur. C’est rassurant pour eux. Et de notre côté, notre savoir-faire permet d’assurer la qualité globale du chantier. » Depuis un mois, Midi Chape s’est installé dans de nouveaux bureaux, disposant de 120 m2 d’entrepôts, de 120 m2 de bâtiments administratifs, et de 120 m2 de show-room. Avec une activité de ventes de carreaux que l’entreprise veut développer. « Là encore, nous avions des demandes de clients. Cela nous permet de diversifier nos activités . Et, encore une fois, proposer des chantiers clefs en main avec l’ensemble des étapes assurées par nos équipes. »
Le choix de l’anhydrite
Pour les chapes, l’entreprise s’appuie surtout sur le réseau de Cemex, dans l’Aude et l’Hérault, les deux départements couverts par l’entreprise. En complément, les installations de Servant & Fils, appartenant à Colas, peuvent faire l’appoint sur certaines zones géographiques. « Nous travaillons principalement avec la chape anhydrite d’Anhydritec. Cela représente bien 90 % de nos chantiers. Nous prenons le temps de bien échanger avec nos clients pour comprendre leurs besoins et parfaitement les conseiller. Généralement, la présence de joints de fractionnement dans les chapes ciment est rédhibitoire pour eux. Nous conseillons donc en majorité les interventions en anhydrite. »
Pour ses chantiers, Midi Chape est organisé en une équipe de chape et deux équipes de carreleurs. Les chapistes exploitent une pompe TF 400 de Lancy et peuvent aussi réaliser des bétons légers, autre savoir-faire de l’entreprise. « Pour le moment, la taille de l’entreprise nous convient. C’est assez difficile de recruter aujourd’hui. Nous voulons conserver notre réputation de technicité et de qualité. Et nous préférons conserver nos équipes, plutôt que de faire une course au volume. Nous y perdrions notre qualité. »
Une réputation nécessaire dans une région qui se tourne, culturellement, plus facilement vers la chape traditionnelle. « Il y a de la pédagogie à faire sur les qualités des chapes fluides. Les clients pensent faire des économies avec les chapes traditionnelles. Mais lorsqu’on leur explique les qualités de chaque chape, nous parvenons à les convaincre de passer à la chape fluide. »De quoi voir venir le futur et saisir les opportunités.