Les équipes d’Iko Enertherm en France ont évolué. Il fallait structurer l’activité locale ?
Daniele Cerutti : Nous avons effectivement renforcé nos équipes en France. Nous avons étoffé l’équipe technique, de développement et marketing. Jusque-là, nous nous appuyons sur notre usine de Clermont-Ferrand. Mais nous avions besoin d’ajouter de la quantité et de la qualité à nos équipes pour correspondre au dynamisme du marché. Jusque-là, nous avions un comportement de start-up avec un plan de développement sur trois ans. Nous avons achevé cette phase et nous entrons dans la suivante qui est de devenir leader du marché des systèmes d’isolation en polyuréthane d’ici deux à trois ans. Nous avons des technologies différenciantes et une chaîne de réflexion courte. Ce qui nous permet d’être très agile et de répondre rapidement aux demandes de nos clients. Nous voulons garder ce fonctionnement qui nous permet de tenter des solutions rapidement, quitte à corriger le tir ou à abandonner des pistes. Mais nous allons avoir une douzaine de vendeurs pour couvrir tout le territoire, un directeur technique, un directeur de production. Nous avons aussi recruté une responsable marketing pour le territoire français.
En quoi le marché français était aussi important pour vous ?
D. C. : Même si l’on sait que l’année 2023 va être compliquée, nous sommes sur un marché qui a déjà un fort volume d’activité. Et qui va encore croître. La France est le deuxième marché d’Europe continentale pour le polyuréthane. Et avec la volonté de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, nous savons qu’il va falloir rénover 5 millions d’édifices pour répondre aux nouvelles normes. Les perspectives sont très bonnes. D’autant que nos autres activités, notamment nos membranes bitumineuses, ont aussi en France un excellent marché. Au final, la France représente notre deuxième pays, en termes d’importance, après le Canada, où l’entreprise est née. Mais nous avons encore à nous faire connaître auprès de nombreux acteurs.
Comment faire progresser vos parts de marchés, en dehors de cette réorganisation ?
D. C. : Nous avons un axe historique de travail qui est l’innovation. Notre ADN, c’est de chercher et trouver des solutions pour répondre aux besoins du marché. De simplifier la vie des utilisateurs de nos produits.
Dimitris Verdelis : Les enjeux pour ces innovations, c’est d’abord l’empreinte carbone de nos produits. Ces derniers sont conçus de façon à contrôler leur cycle de vie et de réduire ainsi cette empreinte. Et sur un autre de nos segments, nous reprenons les membranes bitumineuses à nos clients pour les recycler et les intégrer à nos nouveaux produits.
Lire aussi : Iko, acoustique sans isolant mince
Avec notre produit Iko enertherm Chape TG, nous cherchons à toujours repousser nos limites. Nous travaillons donc à faire mieux.
Et puis, nous proposons aussi à nos clients des outils pour leur faciliter la conception avec nos produits. Nous venons de lancer en Belgique l’Iko Design Center qui arrivera bientôt en France. Ce logiciel permet de concevoir des enveloppes en 3D, grâce à l’ensemble de notre bibliothèque BIM.
L’innovation est la seule voie pour obtenir plus de parts de marché ?
D. V. :Nous l’avons dit, nous avons renforcé notre équipe commerciale. C’est un point essentiel, puisque cela nous permet d’être plus proches de nos clients. Nous exigeons de nos commerciaux qu’ils aient une bonne connaissance technique, afin de pouvoir répondre aux questions de nos clients. Cette proximité et ces connaissances, permettant d’apporter un véritable service commercial à nos clients. En les conseillant et en les soutenant dans leur quotidien.
Que représente le marché des sols pour Iko en France ?
D. C. :Le marché représente environ 40 % de nos ventes en France. Autrement dit, c’est un segment très important pour nous. Notre Chape TG est toujours disponible en stock et nous pouvons la livrer partout sur le territoire en 48 h maximum.
C’est un produit qui offre le meilleur affaiblissement acoustique du marché en polyuréthane. Comme il n’y a plus de Scam, la pose se fait en un seul passage. C’est donc plus simple et plus rapide. Ce qui, bien entendu, fait baisser les coûts de mise en œuvre. C’est un produit très technique qui maintient une croissance forte, malgré un ralentissement de l’activité de construction.
Peut-on s’attendre à de nouvelles solutions ?
D. C. :Pour les sols, nous allons continuer d’exploiter la technologie de la Chape TG. Avec éventuellement, quelques développements complémentaires.
Au niveau des produits, notre grosse actualité est notre arrivée sur les marchés des autres segments d’un bâtiment. Jusque-là, nous étions présents sur les marchés des sols et des toitures plates. Nous allons nous attaquer, dès cette année, aux marches des murs et des toitures en pentes avec le sarking. Avec des gammes dédiées et des innovations.
D. V. : L’Iko Chape TG peut aussi évoluer en fonction des demandes. Aujourd’hui, le marché se concentre sur des panneaux de 80 mm d’épaisseur. Mais il y a de plus en plus de demandes pour ceux de 120 mm. Avec notre usine en France, nous pouvons aller jusqu’à 200 mm. Et notre nouvelle usine en construction, en Allemagne pourra aller au-delà.
Vous serez aussi présents sur le Tour de France…
D. V. :Nous étions depuis longtemps liés à l’équipe Alpecin. Nous sommes désormais “sponsor maillot”. Ce qui permet à Iko d’être visible à chaque victoire de Mathieu Van Der Poel, le petit fils de Raymond Poulidor. D’ailleurs, cette année et pour la première fois depuis longtemps, le Tour de France a une arrivée au sommet du Puy-de-Dôme. C’est à 10 km de notre usine, on peut rêver d’une victoire et d’un maillot jaune de Mathieu Van Der Poel ce jour-là.