Sommaire du dossier :
- Sinistralité : Eviter les désordres les plus communs
- La chape, au coeur de l’attention
- Assurer la pérennité de la chape
C’est un constat dont l’ensemble de la profession n’est pas très fier, mais qui ne cesse de perdurer… Les sols sont parmi les segments les plus créateurs de sinistres au sein du BTP. Selon les années et les volumes, ils restent dans le top 3 – ou flop 3 -, changeant simplement d’étage sur ce triste podium.
« Bien entendu, cette situation est un problème, regrette Nadège Ombé Njiamo, secrétaire générale de l’Unecp. Le nombre de sinistres est d’abord une atteinte à la réputation du métier. Ce n’est pas valorisant, puisqu’un professionnel ne fait pas son travail, aboutissant à créer des problèmes. Bien entendu, ces sinistres ont aussi un coût. Même s’ils sont couverts par l’assurance décennale, il y a une franchise et un temps d’intervention sans financement. Certains sinistres peuvent mener au dépôt de bilan d’une entreprise. Enfin, il y a une question d’image. Des procédés avec une mauvaise réputation sont peu à peu abandonnés. Au départ, les chapes fluides ont traîné une mauvaise réputation. Aujourd’hui, nous avons su inverser cette image. Il ne faut pas que cette bonne réputation soit réduite à néant. »
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Pour lutter contre ces sinistres, de simples actions peuvent être menées au quotidien. Le plus facile étant de respecter les indications des Règles professionnelles, des DTA et des Avis techniques. Dans ce dossier, nous allons donc revisiter les points les plus sensibles en termes de sinistre, lié à l’activité de chapiste. Et notre guide n’est autre que Nadège Ombé Njiamo !
Le carrelage en pose scellé
Depuis 2020 et la dernière version du DTU 52-1, la pose scellée du carrelage a été supprimée. « Nous avions fait le constat que cette technique était beaucoup trop génératrice de sinistres. Au fil des ans, il y a eu des modifications dans la composition des ciments, des isolants sous chapes et dans les carrelages. Ces changements ont créé de la sinistralité. Nous avions déjà réduit le dosage du ciment, mais cela n’a pas suffi. Nous encourageons donc de ne plus utiliser ce type de techniques. » Problème : nombre de maîtres d’ouvrage continuent à intégrer la pose scellée dans leurs CCTP. En particulier, pour des questions budgétaires. « Quelques carreleurs acceptent et font des demandes d’extension de garantie. C’est un problème sur le long terme. Nous ne pourrons pas lutter efficacement contre la sinistralité, sans abandonner les techniques problématiques. Nous demandons aux professionnels de conseiller les maîtres d’ouvrage vers une pose collée. »
La mise en chauffe des planchers chauffants
La règle est simple, il faut effectuer la première mise en chauffe des planchers chauffants avant la pose du carrelage. Un passage obligé non négociable. « C’est connu, cette étape pose souvent des problèmes de planning. L’électricien n’a pas fait les branchements ou le plombier n’est pas disponible et le carrelage est posé avant la première mise en chauffe. Dans ce cas-là, le carrelage travaille en même temps que la chape, ce qui peut aller jusqu’à provoquer des décollements. » Les textes sont très clairs, que ce soit pour les carreleurs ou les plombiers, le plancher chauffant doit être mis en chauffe pour la première fois avant la pose du carrelage. Un point, c’est tout.