Sommaire du dossier :
- Sinistralité : Eviter les désordres les plus communs
- La chape, au coeur de l’attention
- Assurer la pérennité de la chape
Contrôler l’étalement
Comme il est écrit dans les Règles professionnelles, à la réception de la toupie de chapes fluides, il est nécessaire de réaliser un test d’étalement. Le simple contrôle visuel ne suffit pas. « Ce contrôle est absolument indispensable. Les chapistes sont formés pour ce contrôle et le producteur doit fournir une plaquette pour réaliser le test. Cela permet d’ajuster la fluidité, en ajoutant de l’eau si nécessaire, ou même refuser la livraison. » Pour faire simple, si la chape fluide n’est pas de qualité suffisante au moment du coulage, et que le chapiste n’a pas fait de test d’étalement, le producteur n’est pas responsable. Aucun moyen de le prouver. Le test est donc indispensable pour couvrir les chapistes en cas de sinistre.
Ajouter de l’eau
Directement lié au test d’étalement, l’ajout d’eau peut être réalisé lorsque la chape ne réussit pas le test, en termes de fluidité. « Cet ajout d’eau est très encadré. Les recommandations du producteur doivent être respectées, et l’ajout se faire dans les plages de valeurs données. » Tout ajout d’eau doit être signalé sur le bon de livraison, avec les volumes ajoutés précisés. Désormais, ceci doit aussi apparaître dans la traçabilité que font les chapistes de leurs chantiers. Enfin, un test d’étalement doit être à nouveau réalisé pour valider la qualité de la chape fluide.
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Enrober les gaines et les canalisations
Encore une fois, la règle est simple, la chape fluide ne peut, en aucun cas, enrober les canalisations de plomberie et les gaines électriques. « En général, de superbes fissures apparaissent sur la chape qui suivent avec précision le tracé des canalisations ou des gaines. Ce sinistre est très rapide à identifier. » C’est donc un ravoirage qui doit enrober gaines et canalisations. Ceci, jusqu’au niveau supérieur de la canalisation de plus grand diamètre. Le dosage du ravoirage est déterminé en fonction du type de sollicitations du local, suivant le NF DTU 26.2.
L’enrobage des planchers chauffants
« La première règle à respecter est que, seule, une chape C20-F4 peut enrober un plancher chauffant. Des fissurations importantes apparaîtront avec une chape C16-F4. Ensuite, il y a une épaisseur minimum à respecter, qui est déterminée à la fois par les Règles professionnelles et les DTA. Enfin, comme nous l’avons déjà dit, la première mise en chauffe doit être effectuée avant la pose du revêtement. »
La désolidarisation périphérique
La chape fluide doit être désolidarisée de tous les points durs. En effet, lorsqu’elle travaille, elle va vite fissurer si elle rencontre un point dur. Dans le pire des cas, elle peut même subir un effet de pianotage, rendant impossible toute réparation. Le revêtement peut aussi être sujet à des fissurations ou des décollements. « Attention, les bandes de désolidarisation ne doivent pas être choisies au hasard. Notamment, avec la présence ou non de planchers chauffants. L’épaisseur de bande est déterminée au cas par cas. » Enfin, la bande ne doit pas être arasée avant la pose du revêtement final.
Le fractionnement
Les surfaces de fractionnement sont déterminées par les Règles professionnelles et les DTA. Elles varient en fonction du type de chapes, de la présence ou non de planchers chauffants… Les surfaces peuvent même varier pour une même chape. En cas de pose adhérente, les joints de support doivent être repris dans la chape. « Outre le bon respect des surfaces de fractionnement, la pose des joints se fait aussi en bonne intelligence avec le revêtement. Le calepinage est donc décidé avec le carreleur pour que les joints se fassent les plus discrets possible. Il est important de faire circuler les informations. » Le non-respect des surfaces recommandé peut occasionner des fissures. L’aspect esthétique des travaux n’est pas pris en compte dans l’assurance décennale, mais cela peut générer de l’insatisfaction chez le client. Et donc ternir l’image de marque des chapistes.