> Le recyclage au cœur du dispositif
« Depuis 10 ans, nous avons organisé des filières de recyclage, afin de ne travailler qu’avec du polystyrène recyclé. Encore trop souvent enfoui, ce matériau met 140 ans à se bio-dégrader. Afin de récupérer notre matière première, nous sommes entrés en contact avec des entreprises, qui jetaient, au préalable, ce polystyrène d’emballage. Puis, nous le re-granulons à froid et sans eau, et le traitons pour en faire les bétons », explique Gérard Lafon. Au delà de l’aspect écologique, il y a évidemment un aspect économique et aussi… mécanique. « La bille de polystyrène neuve est presque trop parfaite. Une bille plus hétérogène est beaucoup plus intéressante en mécanique, pour l’imbrication des granulats », souligne Michaël Meynard. Cette valorisation est très bien vue par la clientèle, d’autant que l’impact environnemental du polystyrène, une fois retirée sa fabrication initiale, est finalement assez faible. « L’utilisation du polystyrène comme granulat permet de laisser en place 2 t de sable et du gravier par m3 dans les rivières et les carrières, avec des gains significatifs sur les coûts de transports. ».
Une nouvelle usine en région parisienne
Forte aujourd’hui de 5 usines et 15 dépôts régionaux, TBA-Bétostyrène étend son réseau à l’international, en Australie, au Benelux, aux Etats-Unis, au Gabon, à l’Ile Maurice, au Mexique, en Suisse, ainsi qu’en Martinique et en Nouvelle-Calédonie . Toutefois, de par son implantation toulousaine, TBA-Bétostyrène était, jusqu’à présent, principalement développée dans le Sud de la France. En janvier dernier, une nouvelle usine s’est ouverte à Courcouronnes, dans le Sud de la région parisienne. Une 6e unité près de Limoges est également en train de voir le jour. L’objectif est d’avoir un maillage national de centrales à béton. « Avec Paris, nous changeons vraiment de dimension, se félicite Michaël Meynard. Nous pouvons enfin desservir efficacement toute la moitié Nord de la France. » TBA-Bétostyrène ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. « Aujourd’hui, la variable du transport est très importante. Nous souhaitons mailler petit à petit l’ensemble du territoire, avec à moyen terme, une ouverture d’usine dans l’Est et une autre, en Bretagne. Une usine tous les 500 km nous permettrait d’éviter des livraisons supérieures à 250 km », précise Gérard Lafon. Prochain développement en vue, le béton de polystyrène à très faible densité, qui devrait connaître des avancées importantes du côté des chapes isolantes, tant thermiquement que phoniquement.
Aurélie Cheyssial