Le 1er janvier 2023, les nouvelles règles professionnelles régissant la mise en œuvre des chapes fluides entrent en vigueur. Est-ce possible de rappeler les changements que cela implique ?
Le 1er janvier, suite à la décision de la CCFAT, la quasi-totalité des procédés des chapes fluides à base de ciment et de sulfate de calcium passe dans le domaine traditionnel. Leurs Avis techniques seront de fait annulés. Ces AT seront remplacés par les nouvelles règles professionnelles associées à l’utilisation de procédés sous certificats QB46 du CSTB que devront obtenir les fabricants. De leur côté, les chapistes devront d’une part, avoir par équipe, un salarié titulaire du CQP “chef d’équipe chapiste” (certification de niveau 4, coefficient 25. Et d’autre part, mettre en place la traçabilité pour les ouvrages réalisés. Un délai est accordé aux chapistes pour se mettre en conformité avec ces nouvelles exigences précisées dans les règles professionnelles.
La traçabilité justement, qu’est-ce que c’est et comment devra-t-elle être prise en main par les chapistes ?
Les chapistes devront renseigner dans un dispositif de traçabilité, a minima, les informations précisées dans les règles professionnelles. Et ce, pour chaque chantier. Il faudra donc indiquer entre autres, le nom du chantier, le classement Upec du local, le nom de la chape fluide utilisée, l’étalement au départ de la centrale et à l’arrivée sur chantier…
Les autres professionnels, tels que les carreleurs, les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, et les experts, auront accès aux données en fonction de leur profil. Pour les uns, cela permettra d’adapter la pose des revêtements. Pour les autres, en cas de litige, il sera possible de vérifier que l’ensemble des prescriptions techniques a été respecté. Cela permettra aussi un retour d’expérience. Les données seront centralisées dans un cloud dédié, à définir.
Quelles seront les sanctions ?
C’est assez simple. Passé la période transitoire, s’il n’y a pas de traçabilité mise en place, ou s’il n’y a pas de titulaire de CQP par équipe, dans le cadre de la garantie décennale, l’ouvrage risque de ne pas être assuré en technique courante, car les règles professionnelles n’auront pas été respectées.
Comment peut-on obtenir le CQP de “chef d’équipe chapiste” ?
Le référentiel des compétences demandées pour ce CQP est disponible sur le site Internet de l’Observatoire des métiers du BTP.
Les candidats devront se rapprocher des organismes de formation pour faire un bilan des compétences déjà acquises. Et seront ensuite orientés vers une formation complète ou partielle.
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Pour candidater au CQP de “chef d’équipe chapiste”, il faut justifier a minima, soit de cinq ans d’expérience sur chantier dans une entreprise du bâtiment, soit d’une expérience de trois ans sur chantier et de l’obtention d’un certificat de niveau 3 du bâtiment. La liste des organismes de formation habilités sera diffusée dans quelques semaines.
Comment les chapistes perçoivent ce changement ? Qu’est-ce qui ressort de vos discussions ?
La plupart des chapistes sont heureux et se sentent valorisés. Ils se rendent compte que leur profession va être reconnue à son juste statut. Cela rassure le client et protège la profession.
Certains chapistes ont, bien entendu, des doutes et trouvent ces changements contraignants. L’Unecp-FFB anime des réunions dans les fédérations départementales pour leur expliquer les avantages d’une telle transformation, et la nécessité de ces actions qui visent à structurer et à pérenniser notre métier de chapiste.