Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs le concept d’Aerolithys. Et comment l’avez-vous découvert et comment avez-vous investi dedans ?
Jackie Fronteau : Béton Mousse Technologie se positionne comme un fournisseur du béton mousse Aerolithys auprès des chapistes et carreleurs. Aérolithys est une mousse minérale isolante produite directement sur place, composée de ciment portland, d’eau, d’additifs fluidifiants et d’un agent moussant dosé selon la densité demandée. C’est une solution qui est présente dans tous les pays limitrophes, mais pas encore dans l’Hexagone. Nous nous sommes rapprochés d’Isoltech qui maîtrise cette technologie et qui la distribue en Italie. Pour assurer la mise en œuvre, nous avons fait l’acquisition, l’année dernière, d’une unité mobile de production embarquée sur un camion de 32t. Celui-ci dispose d’un silo de 18 t assurant une autonomie de 60m3 de production de béton mousse.
Pour l’instant, vous disposez d’un camion, quels sont vos objectifs ?
J. F. : L’idée est de faire connaître le procédé, afin que les chapistes se l’approprient comme ravoirage léger en remplacement des bétons légers de polystyrène. Pour le moment, nous desservons le Grand Ouest, en allant d’Angers à Vannes et La Rochelle. Notre objectif est d’installer cette technologie que peu de monde connaît et de trouver des partenaires pour développer à terme un réseau national.
Régis Poureyron : Nous avons confié les essais et la rédaction du dossier de demande d’ATEX au CERIB, qui est maintenant en cours d’instruction au CSTB. Nous attendons une réponse courant juin.
Quels sont les freins à votre développement à l’heure actuelle ?
R. P.: Il faut que les professionnels s’approprient la technologie et expérimentent de nouvelles techniques. Dans nos discussions, nous avons compris que de nombreux industriels voulaient se désengager des technologies de béton de polystyrène. Nous, nous offrons une solution bien plus simple. Les clients qui l’ont déjà testée ont compris leur intérêt et ne souhaitent plus revenir en arrière. Nous pouvons réaliser le coulage à un rythme de 20 à 25 m3/h, avec seulement un opérateur qui règle la formulation sur le camion et le client qui réalise le coulage.
Quelles sont les limitations, pour le moment, de votre solution ?
J. F. : Pour l’instant la certification se limite au remplissage léger sous chape pour des épaisseurs de 6 à 35 cm et des densités de 250 à 400 kg/m3 et ne concerne pas les planchers chauffants.
R. P. : D’un point de vue d’isolation thermique, pour une densité de 400 kg/m3 nous sommes à 0,10 m².K/W. En termes de bruit d’impact, nous sommes à 12 dB de gain. Ces valeurs d’isolation thermiques et phoniques sont seulement déclaratives (rapport d’essai COFRAC).
Quels sont les marchés qui vous paraissent les plus intéressants pour vous ?
J. F. : Dans le contexte actuel, le marché de la rénovation est évidemment important pour nous car notre solution répond aux problématiques rencontrés par les chapistes : remise à niveau à des sols, allègement et incorporation des fourreaux et gaines.
R. P. : La construction bois est aussi un marché qui nous paraît tout à fait porteur d’un point de vue acoustique. Il nous faut encore construire des liens dans ce secteur-là.
J. F. : Au delà du ravoirage, le béton mousse offre de nombreuses possibilités d’application dans les domaines du géotechnique et génie civil par exemple. Nous travaillons également au développement de ces différents champs d’applications.