Anhydritec existe depuis 7 années. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru ? Et le futur ?
Francis Augustin : Anhydritec s’inscrit dans la continuité de La Chape Liquide, marque née il y a 30 ans déjà. Marque forte aussi, qui s’est générisé au fil du temps. Pour beaucoup de personnes, Chape Liquide et chape fluide sont des synonymes. Aujourd’hui, notre politique est de mettre en avant le nom Anhydritec et d’estomper La Chape Liquide, au profit des marques produits que sont Thermio+, Excelio, Initio Classic… Cela continuera de se faire de manière progressive.
En rejoignant le groupe espagnol Minersa, en 2013, nous nous sommes enrichis, réciproquement. Tout en réalisant une intégration verticale, aboutissant à une meilleure maîtrise de nos matières premières. Quand on sait que l’innovation commence à ce niveau, on en comprend mieux l’importance.
Avec Minersa, nous sommes passés d’une approche par pays à une stratégie transversale. Chaque marché se nourrit des expériences de tous, des habitudes locales. Ainsi, Excelio, alternative aux solutions de ragréage en sacs, en est un exemple emblématique : l’expérience sur les chapes adhérentes, largement répandues aux Pays-Bas, a été le point de départ du développement d’Excelio. A commencer par le Royaume-Uni, marché où ce type de solution n’existait pas, malgré un besoin identifié important.
Nous allons continuer notre stratégie d’innovation et de différentiation en Europe, comme nous l’avons fait sur la Pologne et la République Tchèque. La Slovaquie est le prochain pays sur notre liste. En revanche, en Allemagne, l’adoption de l’innovation est plus lente car ce marché est très réglementé et apparaît plus conservateur. Pourtant, c’est là que sont nées les chapes fluides anhydrite, il y a plus de 50 ans. Enfin, en France, nous restons n° 1, dans notre domaine d’activité. Quelque 230 centrales à béton, dont près de 10 % d’unités mobiles, proposent nos solutions et près de 600 entreprises applicatrices sont agréées Anhydritec.
Vous lancez des technologies additionnelles. En quoi consistent-elles ?
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L’autre technologie additionnelle s’appelle R+R ou “Recouvrement plus rapide”. Cette fois-ci, il s’agit de permettre de recouvrir la chape plus tôt, malgré une humidité résiduelle plus importante : 2 % dans le cas du carrelage contre 1 % pour les autres chapes anhydrite sans R+R. Cette solution est sous Avis technique depuis le printemps 2019.
SA et R+R sont des complémentaires. Elles sont proposées en particulier avec le chape fluide Classic et Thermio+. D’autres technologies additionnelles verront le jour dans le futur. Au moins une de plus, en France, en 2021.
Au-delà de ces “compléments”, Anhydritec prépare-t-il le lancement de nouvelles chapes fluides ?
L’année 2021 sera celle de l’évolution majeure de la Thermio+. Cette chape fluide anhydrite avait été lancée à l’occasion de la mise en application de la RT 2012. Avec l’arrivée de la Réglementation environnementale RE 2020, elle sera disponible dans une nouvelle génération.
D’autres chapes sont aussi au programme, mais pour plus tard. Beaucoup de choses nouvelles sont déjà proposées depuis quelques mois. Une innovation majeure par an est un bon rythme. Une nouveauté, c’est 50 % de recherche en laboratoire, 50 % de tests sur chantiers. A quoi il faut ajouter 50 % à 100 % de temps additionnels pour accompagner le déploiement sur le terrain !
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Toujours côté R&D, quelle est votre point de vue sur l’intégration de puces RFID dans les chapes ?
Nous ne pouvons qu’être favorables à une meilleure traçabilité des produits, par puces RFID ou toute autre technologie. Mais pour commencer, il est indispensable de prévoir un cadre réglementaire précis car le sujet est important…
A ce jour, il n’y a pas d’offre “ravoirage” chez Anhydritec. Ni de solutions “chapes fluides légères”. Ces manques méritent-il d’être comblés ?
Nous faisons de la préconisation ponctuelle et locale en termes de ravoirage. Toutefois, le sujet n’est pas prioritaire pour le moment. Quant aux chapes légères, nous y réfléchissons. L’allégement fait partie de notre spectre de recherche. Pour l’heure, nous avons à cœur de conserver une gamme bien lisible, qui continuera à s’enrichir peu à peu.
Thermactif, d’un côté, Triotherm de l’autre. Anhydritec a développé les partenariats techniques et commerciaux. Pourquoi ces choix ?
L’efficacité du plancher chauffant-rafraîchissant dépend de tous les constituants et de leurs interactions. Lorsque nous avons lancé Thermoi+, solution d’enrobage des tubes et surface d’émission de chaleur optimisée, nous trouvions naturel d’intégrer notre chape fluide dans un système complet et différenciant. Cette démarche a donné naissance à deux marques spécifiques. Thermactif, qui nous réunit avec Thermacome et Delta Dore. Dans Triotherm, Syneris a intégré Giacomini et Anhydritec. Toutefois, d’autres fabricants de planchers chauffants nous ont sollicité, tels Rehau ou Roth. Le premier propose des solutions avec Thermio+. Le second a intégré Thermio+ à son catalogue. Nous sommes sur une démarche “Thermio+ inside”.