Après une chute de l’activité artisanale au 2e trimestre, pour cause de Covid-19 (- 24 %), le 3e trimestre 2020 s’offre un rebond, à + 0,5 %. Atteignant ainsi le niveau du même trimestre 2019. La reprise est en particulier visible dans l’activité de la construction neuve (+ 1 %). Elle s’explique par un redémarrage des chantiers qui s’étaient arrêtés durant le confinement. Et par une augmentation des commandes en rénovation durant l’été.
Ce regain ne suffira sans doute pas à sauver le bilan de l’année 2020 dans sa globalité. La baisse générale de l’activité devrait atteindre les – 10 %. Le plus mauvais résultat historique, en deçà des taux de l’année de la crise 2018. Malgré cette hausse, la Capeb reste très inquiète des conséquences de la crise sanitaire sur l’artisanat. Même si les TPE savent s’adapter, elles devraient malgré tout subir les conséquences de la hausse du chômage généralisée et les comportements épargnants, qui risquent de stopper ce rebond. Et de réduire les futures commandes.
« L’emploi ne suivra pas la même courbe »
Dans les faits, la construction neuve a enregistré une croissance de 1 % après deux trimestres de baisse. Croissance sans doute liée à la réalisation des chantiers mis en attente. Quant au nombre de mises en chantier, il recule de 6,8 % sur les douze derniers mois, à 380 300 unités. Le nombre de permis de construire chute, lui, de – 11,7 %, avec 390 900. Les permis de construire sont passés sous la barre des 400 000 en juillet dernier. Le plus bas niveau depuis cinq ans. L’activité en entretien-rénovation s’est hissée au même niveau d’activité qu’au 3e trimestre 2019 (0 %).
« L’hypothèse annuelle devrait enregistrer une baisse d’activité autour de – 10 %, celle de l’emploi ne suivra pas la même courbe. C’est l’effet “TPE” : la petite entreprise est un modèle souple et agile qui permet de faire le dos rond, en attendant des jours meilleurs ! Au cours du 2e trimestre, nos prévisions de 15 000 à 30 000 emplois perdus sont aujourd’hui ramenées à 2 000, voire 3 000. C’est le résultat cumulé de trois éléments : les mesures gouvernementales appropriées et rapides, la reprise des chantiers grâce au guide sanitaire édité par la filière. Et la confiance des ménages, qui, à l’issue du confinement, souhaitaient améliorer le confort de leur habitat », explique Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.