Quelle que soit sa marque, une chape fluide diffère selon son lieu de production. Ceci, car elle est le fruit d’une formule adaptée à la centrale et aux composants qu’elle emploie : granulats, ciment, adjuvants, sables… C’est ce qui explique que l’Avis technique d’une chape fluide soit aussi subordonné à l’agrément par le CSTB de la centrale à béton, qui la fabrique.
Le titulaire de l’Avis technique transmet au CSTB un dossier d’agrément pour chaque centrale à béton. Celui-ci comprend l’étude laboratoire, qui prouve que la formulation établie pour cette centrale à béton permet de garantir les résistances, le retrait et la performance définie dans l’Avis technique. Il comporte aussi le protocole d’engagement réciproque, dans lequel le centralier s’engage à respecter la formulation validée et à tenir un registre de fabrication, ainsi qu’un suivi régulier du produit.
Les composants d’une chape fluide peuvent en effet varier en qualité. Une même carrière ne propose pas des matériaux de qualité constante. Les centrales à béton elles-mêmes changent régulièrement leurs composants, en raison de difficultés d’approvisionnement, de variations de prix et ainsi de suite. Pour s’assurer que ces variations de matériaux n’impactent pas les performances de la chape fluide, il est ainsi demandé aux centrales à béton de fournir des prélèvements. Tous les mois, ces dernières remplissent des moules que l’on appelle les 4/4/16, servant à tester les résistances mécaniques. Tous les trois à six mois (selon l’Avis technique), les centrales à béton fabriquant de la chape fluide ciment envoient aussi un échantillon de sable vers un laboratoire pour évaluer le retrait.
Une centrale agréée un gage de qualité
« Recourir à un centre de production agréé est à la fois une obligation et un gage de qualité pour la chape fluide. L’applicateur qui, lui aussi, doit être agréé, est assuré de mettre en œuvre une formule certifiée et fiable selon les caractéristiques mentionnées dans le Document technique d’application », souligne Vincent Leduc, Business Developper Chape chez Sika.
Le suivi est partagé entre la centrale à béton et le titulaire de l’Avis technique. La centrale à béton agréée, si elle possède l’équipement, peut faire elle-même les contrôles périodiques. C’est le cas de Technisol, qui produit et applique sa chape fluide grâce à des centrales mobiles de malaxage par exemple. La centrale à béton peut aussi – et c’est le choix de Sika – transmettre ses prélèvements à un laboratoire indépendant. Ou bien – c’est le plus fréquent -, ce sont les titulaires d’Avis technique, qui récupèrent les échantillons pour faire les essais dans leurs propres laboratoires. Dans tous les cas, le suivi est récupéré chaque mois par le titulaire d’Avis technique pour le transférer tous les semestres au CSTB.
« Aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure de garantir que toutes les centrales à béton, qui produisent de la chape fluide, soient agréées. Et donc respectent d’une manière stricte les process industriels, qui permettent de garantir la qualité du produit mis en œuvre », estime Virginie Cordier, responsable du pôle “procédé de sols R2EM” (revêtements, étanchéité, enduits, mortiers) au CSTB. Face à ce constat, le CSTB a mis en place un plan d’action. « Nous avons informé chaque titulaire d’Avis technique que l’approvisionnement dans une centrale à béton non agréée ne permet pas de se prévaloir de l’Avis technique ! Nous leur avons demandé la liste de leurs applicateurs. Et rendu public la liste de centrales à béton agréées sur le site de la Commission chargée de formuler les Avis techniques (CCFAT), dans les informations associées à chaque Avis technique. »