Il existe, aujourd’hui, neuf types de chapes fluides répartis entre trois grandes familles : ciment, sulfate de calcium et liants spéciaux, sans compter les chapes légères, qui proposent désormais des solutions fluides. Le chapiste doit profiter de cette diversité pour s’adapter aux exigences du chantier.
Petit tour d’horizon des tendances actuelles.
Dossier préparé par Aurélie Cheyssial
En quelques repères…
En une quinzaine d’années, les chapes fluides se sont durablement implantées sur le marché français, changeant en profondeur la face de certains métiers. Un déploiement qui n’a rien de surprenant, car leurs atouts sont nombreux au regard de la chape traditionnelle.
Au premier rang de ceux-ci, une cadence de coulage extrêmement rapide. Une maison de 100 m2 peut ainsi être coulée en seulement 4 h, quand une journée de travail au moins est nécessaire pour réaliser une chape dite “traditionnelle”. Et plus la surface est grande, plus les cadences de coulage sont en faveur de la chape fluide. En revanche, si l’on considère les délais jusqu’à la livraison du revêtement de sol, les écarts se réduisent, voire même s’inversent. Notamment dans le cas des poses de carrelage scellé sur chapes traditionnelles, les temps de séchage étant généralement supérieurs du côté des “fluides”.
Très liées au développement du chauffage par le sol, les chapes fluides offrent une très bonne conductivité thermique et une meilleure capacité d’enrobage des tubes que la chape traditionnelle. D’autres facteurs viennent s’ajouter, comme la maîtrise des épaisseurs ou le fait d’avoir un chantier propre, sans tas de sable à l’extérieur.
Strictes préconisations
Mais l’argument premier des défenseurs de la chape fluide est la réduction de la pénibilité sur chantier. Peu coûteuse en matériaux, la chape traditionnelle reste une étape physique, nécessitant le port de charges lourdes lors de l’élaboration des mélanges et une posture à genoux pour tirer la chape à la règle. Auto-lissante et auto-nivelante, la chape fluide se met en œuvre debout, ne demandant que le passage de la barre d’égalisation et d’un balai débulleur. La seule tâche pénible étant le port du tuyau de pompage, qui reste cependant limité dans le temps.
Si la chape traditionnelle requiert une véritable connaissance des matériaux et des mélanges au niveau de sa conception, et l’acquisition des gestes ancestraux pour sa mise en œuvre, la chape fluide n’en est pas moins exigeante. Produit technique et sensible, elle réclame, sous peine de malfaçons, le strict respect des préconisations des fabricants.
Encore récentes sur le marché, les chapes fluides sont des produits innovants, qui ne sont régis par aucun DTU. Dans ce cadre, leur assurabilité est conditionnée par l’obtention d’un Avis technique (Atec) ou d’un Document technique d’application (DTA). Ces derniers, qui sont en quelque sorte les modes d’emploi de la chape, doivent être méticuleusement suivis. Sensibles au courant d’air et à l’ensoleillement, toutes les chapes fluides réclament ainsi d’être mises en œuvre dans un bâtiment clos et couvert, vitrage posé (ou baies fermées par des bâches), et dont les fenêtres auront été masquées en cas d’ensoleillement direct. >