Dans sa lettre hebdomadaire, la Capeb a pris le temps de faire un bilan économique de l’année 2022, pour les entreprises artisanales de bâtiment. Sans surprise, les facteurs ont été nombreux pour dégrader l’économie tout au long de l’année. Même si les artisans ont plutôt bien sorti leur épingle du jeu. Reste que les perspectives pour 2023 ne sont pas forcément favorables.
« L’activité des entreprises artisanales du bâtiment, d’abord dynamique avec + 3,5 % au premier trimestre, a progressivement ralenti tout au long de l’année 2022 dans un contexte inflationniste et marqué par un fort niveau d’incertitude (+ 3 % au deuxième, puis + 2 % au troisième trimestre) », relève la Capeb. Le quatrième trimestre n’a pas vraiment fait mieux en stagnant autour de 1 %. Sur l’année, si la croissance persiste, elle n’est pas flamboyante, puisqu’elle s’établit à 2,4 %.
La vente de logements anciens a reculé de – 6 %
« L’activité d’entretien-amélioration progresse toujours plus vite que le neuf, pour le septième trimestre consécutif, malgré un ralentissement à 1 % au quatrième trimestre 2022. Ce dynamisme est notamment porté par les travaux d’amélioration de performance énergétique des logements, dont la croissance ralentit toutefois ce trimestre (+ 2,5 %). » L’outil utilisé pour estimer les perspectives futures de l’entretien-amélioration reste la vente de logements anciens. Sur douze mois, celui-ci a reculé de – 6 %, après avoir atteint un pic en août 2021. Mais les chiffres restent supérieurs à la période pré-Covid. Cependant, les banques ont fermé le robinet des prêts immobiliers, faisant peser un fort vent d’incertitude sur le secteur.
Un vent qui a déjà atteint la construction neuve. Puisque celle-ci « fléchit de nouveau au quatrième trimestre 2022, avec une croissance de seulement 0,5 % de son activité en volume. Cela traduit un recul des mises en chantiers cumulées sur un an à novembre 2022 (- 3,1 %). Ceci, malgré une progression du nombre de logements autorisés (+ 5,6 %). Toutefois, le niveau des carnets de commandes ne diminue que modérément sur la fin de l’année 2022 et assurera l’activité sur le premier semestre 2023 avec 96 jours de travail à venir ».
Une croissance ralentit sur l’ensemble du territoire selon la Capeb
« Le ralentissement de la croissance de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment est observable dans presque toutes les régions de France métropolitaine au dernier trimestre 2022 (à l’exception de la Nouvelle-Aquitaine et des Hauts-de-France). L’ensemble des régions enregistre une croissance du volume d’activité comprise entre 0 % et 2 % par rapport au quatrième trimestre 2021. » Le constat est le même, quel que soit le corps de métiers. Pour tous, l’activité a ralenti au quatrième trimestre par rapport au troisième.
« Sur le plan de l’emploi, 26 % des entreprises ont cherché à recruter au deuxième semestre 2022, alors que 16 % affirmaient l’envisager lors de l’interrogation de juin : la moitié y est parvenue. Signe de prudence des entreprises dans un contexte de ralentissement, seuls 13 % d’entre elles envisagent de recruter au premier semestre 2023. »
Une situation économique qui reste incertaine
L’année 2022 a aussi été celle de la montée des coûts des matériaux. Conséquence, notamment, de la hausse du prix de l’énergie, qui a touché en particulier les tuiles, les briques, le carrelage, le verre, le plâtre, et, en fin d’année, le ciment. Sans compter les hausses des factures énergétiques des entreprises elles-mêmes. La tendance devrait se poursuivre, notamment pour le ciment, sur le premier semestre 2023. En conséquence, « les entreprises rapportant des besoins de trésorerie sont plus nombreuses (22 %). Le solde d’opinion sur l’évolution des marges se dégrade de nouveau, s’établissant à – 42 points. Et les défaillances accélèrent sur un an au troisième trimestre 2022 (+ 42,3 %), bien qu’elles demeurent à un niveau inférieur à la période pré-Covid ».
Pour 2023, la Capeb s’attend à douze mois basés sur des vitesses différentes. Ce que le début d’année tend à confirmer. « La demande adressée aux entreprises résiste à ce jour, rendant peu probable un effondrement de l’activité à très court terme. Toutefois, le contexte dégradé devrait affecter l’activité au second semestre de manière plus marquée. Ce qui pourrait se traduire par un léger recul de la croissance. Cependant, la situation économique reste toujours incertaine et extrêmement liée au contexte international, qu’il soit géopolitique ou sanitaire, ainsi qu’à la santé de l’économie française et au moral des ménages. »