Une réglementation acoustique exigeante
La transmission des bruits de choc est réglementée en neuf dans les bâtiments d’habitation collectifs (58 dB max – Arrêté du 30 juin 1999), les hôtels, les établissements d’enseignements et de santé (60 dB max – Arrêtés du 25 avril 2003). Les certifications volontaires d’ouvrages, telles que la marque NF Habitat (référentiel Qualitel) vont même plus loin pour améliorer la qualité des logements et du confort acoustique en particulier. Si l’on veut développer son activité de chape, fluide ou traditionnelle, sur le marché du logement collectif notamment, il est impératif de connaître les spécificités de l’isolation acoustique sous chape et de respecter scrupuleusement les règles de mise en œuvre, sous peine de litiges.
La réduction du bruit d’impact passe par une complète désolidarisation de la chape. Celle-ci se fait d’abord par l’emploi d’un isolant, mais il ne faut toutefois pas confondre isolation thermique et acoustique. Très performants thermiquement et mécaniquement, les polystyrènes expansé (PSE), extrudé (XPS) ou mousse de polyuréthane (PU), sont très rigides. Ils ne représentent jamais une solution acoustique. Une étude de Qualitel a ainsi démontré que les isolants de ce type n’avaient quasiment aucun impact sur la transmission des bruits de choc. Ils doivent alors s’associer à une sous-couche acoustique pour atteindre les exigences fixées par cette règlementation, excepté dans le cas de l’isolation sous chape des planchers sur parking ou local d’activités des logements collectifs, car leurs performances (∆Lw estimé à 15dB) sont alors suffisantes. « Tout l’enjeu des solutions acoustiques sous chape, c’est de pouvoir être résilientes et élastiques, tout en apportant un maximum de densité, sans pour autant devenir rigides», explique Romain Pons, gérant de la société Easy Liège, boutique d’isolants naturels en liège.
Les sous-couches acoustiques minces ou épaisses
Les sous-couches acoustiques, qui peuvent être minces (Scam), de 2 à 5 mm, ou épaisses, se posent directement sur le plancher existant sous une chape (5 cm d’épaisseur au minimum pour une chape traditionnelle), qui peut ensuite recevoir le revêtement de sol choisi. Dans les sous-couches minces certifiées QB par le CSTB, on retrouve des produits de type voile de verre surfacé de bitume ou des non-tissés en polyester, d’une épaisseur comprise généralement entre 2 et 4 mm. Pour les sous-couches épaisses (> 10 mm), certifiées Acermi, on rencontre des laines minérales, certaines mousses alvéolaires (polystyrène élastifié) et quelques produits en liège. « Les laines de verre et de roche placées sous chape pourraient servir aussi d’isolant thermique, mais elles ne sont pas conçues pour ça. Quand vous avez besoin de propriétés mécaniques fortes en de faibles épaisseurs, ce sont les polymères, qui gagnent, en termes de coût. En revanche, nous offrons d’excellentes propriétés acoustiques, qui permettent également de compléter ces produits pour concevoir des chapes thermo-acoustiques», précise Dominica Lizarazu, directrice marketing & développement chez Isover.