Représentant 7 à 10 % des déperditions thermiques d’un bâtiment non isolé, le plancher bas est, après la toiture, les murs et les fenêtres, l’un des points visé par les règlementations thermiques. Parmi les différentes techniques, qui coexistent, aujourd’hui, l’isolation des sols sous chape hydraulique prédomine en construction neuve. En rénovation, la technique peut être difficile à mettre en œuvre, en raison de la perte de volume engendrée, mais elle devrait connaître un bel avenir pour les bâtiments non pourvus d’un vide sanitaire. La mise en œuvre de l’isolant revient à différents acteurs : le carreleur, le chauffagiste, le solier, mais aussi le chapiste.
L’intérêt d’une isolation sous chape réside dans sa complémentarité avec l’isolation thermique par l’intérieur, encore largement plébiscitée en France. Les deux isolants, sols et murs étant jointifs, le pont thermique du plancher bas est ainsi aisément traité. De fait, la technique, qui semble à première vue destinée à l’isolation des planchers bas sur terre-plein, se retrouve aussi dans d’autres domaines : sur vides sanitaires, hauts de sous sols, passages ouverts…
Du plancher chauffant à la performance thermique
Longtemps négligée, l’isolation des planchers bas restait liée à l’installation d’un plancher chauffant électrique ou hydraulique. L’isolation sous chape est indispensable à ce type de chauffages pour lui permettre de diffuser ses calories vers l’intérieur de l’habitat. Les systèmes complets proposés par les fournisseurs de chauffage par le sol incluent des dalles à plots en polystyrène expansé. « Il y a 10 ans, la quasi-totalité des surfaces rayonnantes étaient réalisées avec ces dalles à plots qui, en plus d’isoler, guidaient les tubes. Avec l’arrivée des RT, l’isolation a dû se renforcer et des isolants plus performants, en termes d’isolation thermique ont pris le dessus. Aujourd’hui, les systèmes complets avec dalles à plot ne représentent plus que 50 % des installations de chauffage par le sol », résume Rémi Bertsch, directeur de la division Building Technology chez Rehau.
La mutation s’est donc opérée vers les isolants plans et le marché de l’isolation sous chape s’est détaché, en partie, de celui du chauffage par le sol. Compte tenu de la résistance à la compression nécessaire, le choix est moins varié que dans les autres secteurs de l’isolation. On rencontre principalement du polyuréthane, du polystyrène expansé ou extrudé, quelques panneaux de laines minérales, mais qui serviront plutôt d’isolation phonique. Parmi les isolants biosourcés, on peut compter le liège, qui offre une bonne résistance à la compression.