L’isolation projetée gagne du terrain
La mousse de polyuréthane se développe de manière dynamiquedepuis 2008. « En proportion, nous progressons plus que les plaques, mais nous ne sommes pas sur les mêmes volumes. Les plaques représentent au minimum 80 % du marché en France. Les 20 % restant sont partagés entre le polyuréthane projeté et les autres systèmes type dalles à plots », tempère Benoît Cormier, directeur technique chez Europiso. Les avantages de la mousse sont nombreux, au premier rang desquels sa capacité àréaliser, en une opération, le ravoirage (intégration des réseaux, mise à niveau) et l’isolation très performante. Une double fonction, qui lui permet de concurrencer, en termes de coût, mais surtout de délais, la solution “ravoirage + plaques de polyuréthane”, et autorise un gain supplémentaire au niveau de la hauteur sous plafond. L’autre atout est celui d’avoir une mise en œuvre certifiée QB (depuis 2013), car l’isolation en polyuréthane projetée est la seule certification, qui concerne un produit fait in situ. « Sur chantier, nos applicateurs sont tenus d’effectuer 3 contrôles de la masse volumique du produit mis en sol, au début, au milieu et en fin de chantier », souligne Benoît Cormier. Aujourd’hui, la mousse de polyuréthane se prescrit à 60 % en maison individuelle et à 40 % en collectif. Et concerne tant le neuf que la rénovation, où son faible poids est un atout pour le rattrapage de niveau.
Des isolants adaptés
Le choix de la sous couche isolante doit se faire en fonction de la mise en œuvre. Les règles sont dictées par les NF DTU 52-10, NF DTU 26-2 et NF DTU 65-14. En effet, un mortier de scellement, beaucoup plus rigide qu’une colle, qui peut suivre les déformations, nécessitera un isolant SC1, offrant plus de résistance à la compression. Quant à un isolant SC2, il suffira pour tous types de chapes et de dalles flottantes. Il faudra aussi faire attention à la destination de la chape et choisir l’indice “A” pour les charges d’exploitation ≤ 500 kg/m2(bureaux, bureaux paysagers, halls de réception), et l’indice “B” pour les charges d’exploitation ≤ 200 kg/m2, qui correspond aux locaux d’habitation. L’indice de 1 à 4, correspondant à la réduction d’épaisseur due au fluage, sert en cas de superposition de deux couches d’isolant. La somme des deux indices devant être inférieure ou égale à 4. Enfin, l’indication “C” marque la compatibilité avec les planchers chauffants. « En isolation thermique, il est très rare de constater la mise en place d’une isolation thermique incompatible », fait remarquer Philippe Philipparie, expert du réseau Socabat Gie, filiale du groupe SMA. « Aujourd’hui, les pathologies rencontrées sont surtout liées au principe même de la chape flottante. Le problème de l’isolant sous chape se pose éventuellement avec les chapes à base de ciment. La chape est désolidarisée de l’élément porteur béton. L’isolant ne s’oppose pas aux déformations de retrait. Cela peut occasionner des fissurations. Mais que ce soit les fabricants de chapes sous Avis techniques ou les entrepreneurs, on a le sentiment que les professionnels ont progressé à ce niveau-là ces dernières années. La pose scellée désolidarisée génère des pathologies très importantes, attachées au retrait excessif des mortiers.
Avec des évolutions aussi rapides que celles rencontrées dans le bâtiment, les techniques traditionnelles doivent en effet, elles aussi, trouver un nouvel équilibre.
Dossier réalisé par Aurélie Cheyssial
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