Vers la chape fluide P4S
Les chapes fluides rapides existantes sont, aujourd’hui, proposées par les fabricants de mortiers industriels. Cela tient au fait que les vitesses de prise seraient incompatibles avec l’exploitation d’une centrale à béton. Ces fabricants proposent ainsi une solution en sacs à préparer sur chantier. « Chez Weber, nous avons développé le weber.floor service. Nous livrons le mortier prêt à l’emploi dans des citernes. Il est ensuite malaxé et pompé dans notre centrale mobile de malaxage baptisée weber.truck. L’entreprise travaille alors comme s’il s’agissait d’une livraison en toupie », reprend Vincent Lhomme.
Mais les solutions techniques évoluant vite, les bétonniers se sont attelés à trouver une solution “chape fluide”, destinée aux locaux P4S. Lafarge France travaille ainsi à la conception d’une chape fluide P4S depuis près de 5 ans [lire aussi : “Lafarge lance une chape fluide P4S”]. Après avoir réalisé des chantiers tests, une nouvelle étape est en passe d’être franchie, avec la délivrance d’une Atex (Appréciation technique expérimentale) par le CSTB. Une première sur le marché français de la chape fluide, dont la fabrication est gérée en centrales à béton. « Cette Atex de type A, qui garantit l’adéquation du produit avec les chantiers P4S, permettra à nos chapistes, donneurs d’ordre et à l’ensemble des parties prenantes, de découvrir et d’intégrer cette nouvelle solution dans un cadre réglementaire », promet Vanessa Crenn, chef de marché maisons individuelles chez Lafarge France. Et Christophe Landry, responsable du laboratoire de Vitry-sur-Seine (94) et du développement produits chez Lafarge France, de compléter : « La différence entre les produits fluides des fabricants de mortiers industriels et ceux des bétonniers est que nous livrons un mortier prêt à l’emploi, quand eux offrent un mortier prêt à gâcher ». Reste la question de la rapidité qui, si elle a motivé l’interdiction de la pose scellée, n‘est cependant pas imposée par les DTU.
Rien n’est encore figé
Fabriqué en centrale à béton, livré en camion-toupie, et mis en œuvre par un réseau de chapistes qualifiés et formés, le produit ne prétend pas avoir une prise rapide. « Notre solution permet cependant de réduire le temps de fabrication et de mise en œuvre sur site de façon considérable, et surtout la pénibilité. Par contre, avec un délai de recouvrement pouvant aller de quelques jours à près de deux semaines, nous ne serons pas aussi performants que des mortiers industriels en sacs, dans le cadre de la remise en service », conclut Vanessa Crenn.
Rien n’est donc figé sur ce marché de la chape rapide, intimement lié au marché des locaux P4S qui, au gré de l’arrivée de nouveaux produits, de développements techniques et d’évolutions réglementaires, risque encore d’être bouleversé dans les années à venir.
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