Rapides et surtout résistantes
Pour être compatible avec les locaux P4S, la chape doit offrir une classe de résistance supérieure à C25F5. C’est justement l’une des caractéristiques des mortiers de chapes rapides, dont la montée en performance est telle qu’à 24 h, leur résistance en compression équivaut, voire dépasse, celle d’une chape traditionnelle mesurée après 14 j. « Le développement des chapes rapides était lié à cette demande en chantiers P4S. Avec cette solution, il est plus facile de gérer physiquement la mécanique, la compression ou la performance mécanique d’un mortier, si vous maîtrisez son temps de prise », explique Didier Nycollin, chef de marché chapes Technis chez Bostik.
Les chapes rapides sous forme de chapes traditionnelles se posent conformément à la NF DTU 26.2. La seule particularité de mise en œuvre des ces chapes rapides est le temps ouvert. « En tant qu’industriel, nous devons offrir un temps d’ouverture nécessaire et suffisant pour travailler et mettre en place un certain nombre de m2 de chapes, sans que l’organe de transport ou la pompe à chape ne soit perturbé par le temps de prise », précise Didier Nycollin. Les produits fluides auront une mise en œuvre identique à celle des chapes fluides. « Quel que soit le produit, nos applicateurs sont des carreleurs ou des soliers. La chape rapide demande une certaine organisation et des moyens, car elle exige beaucoup d’efforts et de personnel sur des périodes très courtes et bien souvent à des horaires décalés. Cela réclame aussi de la logistique, car il faut disposer du produit en stock et au bon moment », détaille Vincent Lhomme.
Un marché en expansion
Le passage de la pose scellée vers un système de chapes rapides plus pose collée en surfaces commerciales a permis un essor du marché de la chape rapide. Mais aujourd’hui, cette technique se démocratise aussi en dehors des chantiers à fortes sollicitations, pour s’imposer sur tous les chantiers à fortes contraintes de temps. Les chapes rapides sont employées pour faire des formes de pente, des zones de raccordement à un siphon…. Ce peut être une salle d’eau attenante à une chambre en EHPAD par exemple, qui sera traitée grâce à des mortiers prêts à l’emploi en sacs, rapides ou semi-rapides. Les liants qui offrent un coût de revient plus faible au m2 seront réservés aux surfaces plus importantes comme les hypermarchés. « En nombre de chantiers, les mortiers en sacs, destinés à la réalisation de formes de pente, constituent le gros de la demande. En revanche, si c’est la surface qui est prise en considération, la tendance ira vers le liant. Même si de moins en moins de supermarchés sont construits en France, plusieurs chantiers d’une surface de 15 m2 à traiter n’arrivent pas à rivaliser avec des opérations de 15 000 m2, même une fois de temps en temps », analyse Didier Nycollin. Le besoin de simplification, de réduction de la pénibilité du travail, ainsi que les promesses d’un marché, certes de niche, mais prometteur au vu des surfaces réalisées, est en train de modifier l’offre.
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