La chape rapide est un mortier de chape “traditionnelle”, qui peut se préparer à partir de mortiers prêts à l’emploi en sacs ou avec un liant destiné à faire de la chape sur site. A côté de ces deux catégories, on rencontre du mortier fluide prêt à l’emploi, offrant une mise en œuvre par coulage.
Les chapes rapides existent depuis plus de 30 ans. Positionnées sur un marché de niche, elles ont été conçues pour répondre à des exigences particulières : un besoin de rattraper les retards dans la construction neuve par exemple, mais surtout pour le marché de la rénovation/réparation. Avec un temps de prise de 30 mn et une pose de carrelage devant intervenir sous 3 à 6 h, elles répondent à la nécessité, pour un lieu occupé comme une surface commerciale, d’être remis en service le plus rapidement possible. « Les interventions ont lieu de nuit pour ce qui concerne les surfaces commerciales ou le week-end dans les immeubles de bureaux, sans presque perturber l’activité des occupants. C’est la seule solution technique, qui permette d’enchaîner, en 48 h de temps, le coulage, la réalisation de l’ouvrage, la pose de revêtement de sol et la livraison », souligne Vincent Lhomme, chef de marché sols techniques chez Saint-Gobain Weber. Malgré ces atouts, le marché est resté confidentiel jusque dans les années 2000. Sans doute en raison d’un prix de vente tout de même bien plus élevé que celui d’une chape traditionnelle, composée de sable et de ciment…
L’impatience des grandes surfaces
Coup d’accélérateur en 2009 après le lancement de la révision de la norme NF DTU 52.1 – Revêtements de sol scellés. De plus en plus exigeants sur la rapidité de mise en service des surfaces de vente, les maîtres d’ouvrage étaient incapables de respecter le délai d’attente avant roulage de 15 j après la mise en œuvre de revêtements de sol scellés dans les locaux dits “P4S” selon le classement Upec. Résultat : fissurations, décollements de carreaux, voire affaissement de la chape. Face à l’augmentation de ces pathologies, les professionnels du secteur se sont employés à faire autoriser la mise en œuvre des chapes rapides en neuf. Ces produits ont ainsi fait l’objet d’Avis techniques à partir de 2008, ce qui permettait aux entreprises de pose une assurabilité simplifiée.
L’emploi des chapes rapides en construction neuve dans les locaux P4S s’est imposé avec la nouvelle version de la NF DTU 52.1. En effet, cette dernière, ne visant plus les surfaces de vente soumises à de fortes contraintes de roulage, interdit de facto la pose scellée dans ces locaux P4S. Ceux-ci n’étant pas non plus visés par la NF DTU 26.2 – Chapes et dalles à base de liants hydrauliques -, à l’exception des cuisines collectives, les chapes traditionnelles ne pouvaient pas non plus prétendre réglementairement à un tel usage. La seule solution technique envisageable était donc l’utilisation des chapes sous Avis techniques, dont le domaine d’emploi visait les locaux P4S. « Cet impératif réglementaire a favorisé ce type de produits », rapporte Vincent Lhomme.
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