Bien que méconnue, l’adjuvantation est pourtant au cœur du développement des chapes fluides. C’est en effet la mise au point d’une nouvelle génération d’adjuvants, dans les années 1990, qui a permis le développement de la chape fluide ciment. « Les molécules ancienne génération étaient synthétisées à partir de produits existants dans la nature, mais nous devions nous accommoder de leurs propriétés secondaires. Les molécules de synthèse d’aujourd’hui sont créées de toute pièce, afin de leur conférer les propriétés primaires et secondaires recherchées », explique Jérôme Seurre, directeur technique France & Europe de l’Ouest chez Chryso.
Sous le terme générique d’adjuvants de chapes fluides, se classent finalement trois familles de produits :
• Les adjuvants proprement dits sont définis par la norme européenne EN 934-2, qui parle de “produit incorporé au moment du malaxage du béton ou mortier à une dose inférieure ou égale à 5 % en masse de la teneur en ciment du béton ou mortier, pour modifier les propriétés du mélange à l’état frais et/ou durci”. Dans les chapes, on trouve, en premier lieu, les plastifiants, qui peuvent être utilisés dans les chapes traditionnelles, et les superplastifiants, plutôt mis en œuvre dans les chapes fluides. Ce sont eux, qui leur confèrent la fluidité et l’auto-plaçance, en favorisant la dispersion des grains de ciment. La famille officielle normalisée parle de “réducteurs d’eau”.
En second lieu, on trouve des retardateurs de prise ou de durcissement. Ces adjuvants sont surtout ajoutés en période chaude, de mai à septembre. Il n’est ainsi pas rare de voir des formules “été” et “hiver”.
Enfin, on rencontre parfois un entraîneur d’air qui, par l’incorporation de micro-bulles d’air, améliore la durabilité du béton soumis à l’action du gel, mais qui a aussi une action sur sa pompabilité.