• La seconde famille est celle des ajouts. On les distingue des adjuvants, parce qu’il n’existe pas de catégorie les concernant dans la norme. Indispensables à la chape fluide ciment, les agents “réducteurs de retrait” limitent au maximum le risque de fissuration. Quant aux “agents modificateurs de viscosité”, ils sont ajoutés pour donner cet aspect gras et homogène à un ensemble très fluide et pour lier les différents constituants. « Avec ces quatre produits liquides, deux adjuvants et deux ajouts, vous avez la formulation classique d’une chape fluide ciment », nous apprend Benoît Baulande, directeur technique chez GCP Applied Technology. Quant à la chape sulfate de calcium, elle est beaucoup moins tributaire de l’adjuvantation. Les quantités de dispersants incorporés sont ainsi moindres que dans la chape ciment, mais les adjuvants restent nécessaires, notamment pour assurer un maintien d’ouvrabilité correcte et pour atteindre l’élasticité recherchée.
• La dernière famille concerne les additions, qui intègre les fibres, micro-synthétiques ou structurelles. Un peu comme le réducteur de retrait, ces dernières serviront à maîtriser la fissuration, mais elles pourront aussi reprendre les efforts. Les chapes fibrées seront, en général, recommandées en cas de mise en œuvre sur plancher chauffant, afin d’adapter la chape aux fortes contraintes thermiques, ainsi qu’aux locaux plus sollicités, notamment ceux classés P4.
Il faut enfin évoquer les produits de cure, produits filmogènes, dont l’application sur la surface du béton ou du mortier exposée aux agents atmosphériques permet de s’opposer à l’évaporation de l’eau contenue pendant la phase de prise. « La chape fluide est un produit performant, en termes de fluidité, d’auto-nivelance, de viscosité ou encore de robustesse face la ségrégation, mais qui nécessite de la chimie. Sans adjuvants, il aurait été impensable d’atteindre de telles performances », souligne Joachim Monge, ingénieur produits chez Sika. Derrière ces produits se cache une multitude de molécules brevetées et de formules. « L’innovation se fait d’abord à l’échelle de la molécule, qui compose l’adjuvant et ensuite, par la formulation que l’on va en faire. Il y a une vraie différence entre les adjuvants que l’on va trouver sur le marché », poursuit Joachim Monge.